Free Mobile respecte-t-il ses engagements en matière de couverture réseau ? Une question que se posent activement deux organisations syndicales d'Orange, SFR et Bouygues Telecom, qui saisissent aujourd'hui l'Arcep pour avoir une réponse.
Deux syndicats d'opérateurs, les CFE-CGC et UNSA, viennent donc de demander au gendarme des télécoms de mener l'enquête pour déterminer si Free Mobile respecte bien ses engagements en termes de couverture réseau. « il semblerait que Free Mobile ait paramétré ou éteint ses équipements dès le lancement commercial de ses offres (donc postérieurement aux mesures effectuées par l'ARCEP) pour basculer sur le réseau de son opérateur hôte (Orange) de façon à pouvoir faire face à la montée en charge de ses services » explique le communiqué envoyé par les syndicats.
« Tout porte à croire que, depuis le lancement de ses services, Free Mobile a dégradé la couverture de son réseau, qui assurait une couverture théorique suffisante, mais n'est en réalité pas dimensionné pour faire face à une utilisation en phase commerciale » ajoute les organismes. Free Mobile, qui doit assurer la couverture de la population à hauteur de 25% pour bénéficier de son contrat d'itinérance avec Orange, ne respecterait pas ses engagements selon la CFE-CGC et l'UNSA. Inquiets pour l'avenir du secteur de la téléphonie mobile, et donc pour les emplois dans ce marché à l'actualité très sulfureuse, les syndicats désirent que l'Arcep tire ça au clair « dans les meilleurs délais ».
Ce n'est pas la première fois que la question de la couverture réseau de Free Mobile fait débat : une semaine après le lancement des offres de l'opérateur, la concurrence avait envoyé des huissiers pour tester son réseau. Selon Xavier Niel, qui répondait mercredi aux questions des députés à l'Assemblée Nationale, a indiqué que l'opérateur concurrent était Bouygues Télécom. Concernant la question des syndicats qui ont saisi l'Arcep, le patron de Free a déclaré sans s'étendre sur le sujet « nous avons aussi des syndicats qui ne sont pas du même avis. »
Mise à jour
L'Arcep vient de répondre à l'opérateur Free en lui demandant d'actualiser « les informations relatives à l'état de son réseau, incluant notamment une liste des sites installés, des sites effectivement activés, et des motifs qui auraient pu la conduire, le cas échéant, à l'extinction de certaines stations de son réseau ». Dans une note, le régulateur ajoute qu'il examinera ces nouveaux éléments avec la plus grande attention via notamment des enquêtes de terrain.
En effet, l'autorité de régulation estime qu'à ce jour « aucun élément concret » ne lui a été communiqué au sujet d'éventuelles désactivation des antennes Free Mobile. Elle compte donc vérifier par elle-même si les critiques formulées par les syndicats sont fondées ou non.
En attendant que Free communique ces éléments d'information, l'Arcep rappelle qu'elle avait fait preuve d'une certaine mansuétude envers les opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom en matière d'obligation de couverture du territoire. Elle précise que « l'obligation de couverture, dans les deux ans suivant la délivrance des autorisations, qui était prévue par les licences 3G attribuées en 2001 et 2002 respectivement à Orange France, SFR et Bouygues Telecom, n'a pas été respectée et que, si l'ARCEP a alors toléré cet état de fait, c'était en raison des difficultés techniques et économiques invoquées par les opérateurs ».
Version initiale de l'article publié le 25/01/2012 à12h54