Comme prévu, Orange a rencontré Free mardi pour discuter des modalités d'application du contrat d'itinérance dans le cadre duquel le premier met à la disposition du second son réseau mobile pour compléter sa couverture du territoire français. A l'issue de cette rencontre, Stéphane Richard, patron de France Télécom, a livré son sentiment au magazine Le Point.
Il y explique notamment que si Orange a pu rencontrer un « grave incident réseau » le jeudi 7 février, c'est parce que la montée en puissance du trafic de Free Mobile se révèle très importante, « plus importante et plus rapide que ce qui avait été anticipé et annoncé par Free ». Sans livrer de chiffre précis, il avance l'estimation selon laquelle Free Mobile aurait aujourd'hui environ 1,5 million d'abonnés.
Il incombait selon lui à Free Mobile de correctement anticiper la situation, de façon à pouvoir prévenir son partenaire en amont. « Quand on met de telles offres sur le marché, il faut s'attendre à avoir une certaine demande. Il y a eu une grosse sous-estimation de la part de Free. Nous avons des relations tout à fait normales avec notre partenaire, des relations de confiance. Mais nous aurions pu, sinon éviter, du moins limiter les inconvénients », fait valoir Stéphane Richard, avant d'identifier plus précisément les usages Internet des nouveaux abonnés Free.
« Le vrai problème est que Free Mobile ne met pas en oeuvre à ce jour le fair use. Il faudrait que Free dégrade l'accès à Internet au-delà de 3 Go, comme il l'a prévu dans ses offres, pour faire comprendre à l'abonné qu'il a trop consommé et alléger la charge sur le réseau », conclut le patron de l'opérateur historique. Lundi, la Tribune évoquait l'exemple d'une abonnée Free Mobile qui aurait consommée 55 Go de données Internet en seulement trois jours.
Bien sûr, ces usages particulièrement élevés ne sont toujours le fait que d'une portion limitée des clients d'un opérateur, mais la situation n'en reste pas moins préoccupante pour Stéphane Richard, selon qui il est « hors de question que les abonnés d'Orange subissent les conséquences de notre contrat avec Free ». Reste à savoir dans quelle mesure les deux partenaires parviendront à s'entendre, d'autant qu'au delà de la question des usages, les concurrents de Free Mobile avancent l'hypothèse selon laquelle le nouveau venu se reposerait trop largement sur les antennes d'Orange au lieu de faire confiance à ses propres antennes.