Pour rappel, en janvier dernier, Bouygues Telecom confirmait avoir signé un accord de mutualisation avec SFR. Le partenariat passé avec son concurrent porte sur une partie des réseaux 2G, 3G et 4G des deux opérateurs et couvre une zone correspondant à 57% de la population.
Selon Orange, la mutualisation de leurs réseaux doit être interrompue pour deux raisons. Tout d'abord, l'Autorité de la concurrence n'a pas encore donné sa position quant au rachat de SFR par Numericable. Ce nouvel acteur va bénéficier d'un réseau de téléphonie étendu, ce que conteste Orange.
Second argument, Orange considère que l'Arcep doit publier son analyse du marché consécutive à la mutualisation. Pour l'opérateur historique, le régulateur est donc le seul à pouvoir juger de l'utilité de ce rapprochement pour le marché.
L'initiative d'Orange est également stratégique, si ses arguments sont retenus, l'Autorité de la concurrence pourrait donner sa position sur le rachat SFR/Numericable qu'à la fin de l'année. Si l'accord de mutualisation est suspendu jusqu'à cette date, Bouygues et SFR seraient sommés de retarder leurs travaux communs.
Orange pourrait également se servir de cet argument pour proposer à son tour une mutualisation d'une partie de son réseau. Il pourrait alors se tourner non plus vers Free Mobile, mais vers d'autres concurrents, comme Bouygues Telecom par exemple...