Stéphane Richard (Orange) assure que la baisse des prix mobiles est un "acquis irréversible"

Thomas Pontiroli
Publié le 12 janvier 2016 à 11h32
Stéphane Richard veut rassurer les consommateurs : il ne reviendra pas sur la baisse des prix si Orange rachète Bouygues Telecom, alors même que sa priorité est de redresser ses marges.

Alors que le marché de la téléphonie mobile en France est sur le point de repasser à trois opérateurs - le rachat de Bouygues Telecom par Orange faisant de moins en moins de doutes -, Stéphane Richard, PDG de l'opérateur « historique », prend ses précautions. Il affirme auprès de Reuters que cette opération n'aurait pas de conséquence sur le prix des forfaits mobiles pour les consommateurs, ce qu'ils craignent pourtant.

Pour le patron d'Orange, qui se plaint depuis 2012 de la baisse de l'ARPU (revenu mensuel par utilisateur), la baisse des prix de la téléphonie en France est un « acquis irréversible ». Une vue que ne partage pas par exemple SFR, qui depuis sa prise de contrôle par Patrick Drahi, a rehaussé ses tarifs, quitte à faire fuir ses clients par centaines de milliers - mais financièrement, la tactique a marché : SFR est revenu dans le vert.

Les forfaits les moins chers d'Europe

La semaine dernière, l'UFC-Que Choisir partageait son inquiétude, affirmant que « pour la première fois depuis 2011, le marché de la téléphonie mobile serait caractérisé par seulement trois opérateurs, soit une configuration qui faisait de la France le pays où les prix des abonnements étaient 25 % plus élevés que la moyenne européenne ». C'est le spectre de l'affaire de l'entente sur les prix des années 2000 qui plane.


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Dans son plan stratégique 2020, Stéphane Richard mise aussi sur l'Internet des objets, la banque et l'Afrique - Crédit : AFP.


Selon une étude de l'Institut belge des services postaux et des télécommunications publiée en 2015, Free Mobile a relancé la concurrence au point de faire des opérateurs français les moins chers d'Europe : 26,90 euros en moyenne pour un forfait comprenant 2 Go de données, à quasi-égalité avec la Grande Bretagne (25,43 euros), mais très loin de l'Allemagne (63,95 euros). Les Français auraient aussi le meilleur débit.

« On a en France des prix parmi les plus bas du monde. La France est dans une situation privilégiée et, ça, c'est un acquis qui est définitif, promettait le 5 janvier Stéphane Richard, sur les ondes de RTL. Donc, je le dis très clairement : en aucune manière, s'il devait y avoir un rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom, ça ne se traduirait par une augmentation des prix, la question n'est pas là ». À un détail près.

Gonfler la note avec les services et la data

Alors que les regards se tournent vers le prix de base des forfaits, effectivement peu onéreux, ces derniers sont de plus en plus vus comme des prix d'appel, qui suffiront de moins en moins à couvrir les besoins en données des clients. Ce n'est pas pour rien si les opérateurs dotent toujours plus leurs forfaits de services gourmands en data, comme Spotify ou CanalPlay chez Bouygues Telecom. Le but : rehausser la facture.

Selon le régulateur des télécoms (Arcep), cela fait déjà deux trimestres que les tarifs sont en train de remonter en France. Toutes offres confondues, le prix moyen vient de passer de 16,6 à 16,8 euros.


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