Méthodes de gestion du personnel trop brutales, dégradation des conditions de travail et pressions tarifaires sur les sous-traitants, voilà ce que dénonce l'intersyndicale Unsa-CFDT-CGT qui appelle, ce mardi 19 mai, les salariés de SFR à débrayer entre 13 h 30 et 15 h 30. Depuis le rachat de l'opérateur par Numericable, finalisé en novembre dernier, l'entreprise subirait une réorganisation « sauvage » et mal accompagnée par le groupe.
Numericable-SFR a perdu plus d'un demi million de client ces trois derniers mois - Crédit : DR.
Damien Bornerand, délégué CGT chez SFR, explique sur France Info que les salariés qui ont quitté l'entreprise ces derniers mois - environ 250 - ne sont pas remplacés, « alors que la charge de travail n'a pas disparu ». Il dénonce une volonté de « tout réussir tout de suite » de la part des managers, dans un contexte de réduction des coûts et de pertes de contrats. Plusieurs commerciaux, notamment, seraient ainsi en arrêt de travail.
Des craintes sur l'emploi
Pour la CFE-CGC, dans une lettre diffusée le 18 mai à l'attention des salariés, « les risques psychosociaux restent élevés eu égard aux changements radicaux de gouvernance et de culture d'entreprise ». Le syndicat affirme avoir obtenu l'accord de la direction sur certains points comme l'impossibilité de forcer une mobilité vers une autre société du groupe ou encore un renforcement de l'accompagnement des ressources humaines.En ce qui concerne l'intersyndicale, les représentants du personnel demandent à mieux comprendre la nature « globale » des réorganisations en cours, qui pourraient entraîner selon la CGT, jusqu'à 2 000 suppressions de postes. Ils veulent également avoir une vision sur les reclassements proposés. Après cette mobilisation qui sonne comme un premier avertissement, les syndicats menacent, « s'il le faut », d'assigner SFR au tribunal.
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