4G : SFR n'investit pas assez selon l'Arcep

Thomas Pontiroli
Publié le 30 novembre 2015 à 17h32
Le climat se tend entre SFR et le régulateur des télécoms. Après avoir été accusé d'abuser du terme de « fibre » pour son réseau fixe, l'opérateur est épinglé sur les investissements en 4G.

SFR s'apprête à débourser pas loin de 1 milliard d'euros pour améliorer son réseau 4G, suite à l'obtention d'un bloc de fréquences de 5 MHz duplex sur la bande des 700 MHz, mises aux enchères à la mi-novembre. Pourtant, le régulateur des télécoms estime que l'opérateur de Patrick Drahi ne consacre encore pas assez de moyens au déploiement de son infrastructure 4G qui, en septembre, ne couvrait que 58 % de la population.

En ce qui concerne le nombre d'antennes - même si ce seul critère ne suffit pas à jauger la qualité d'un réseau mobile -, SFR est bon dernier. Au 1er novembre, il ne totalisait que 3 697 sites en service, selon l'ANFR, soit moins de la moitié qu'Orange (8 028 sites), et considérablement moins, aussi, que Bouygues Telecom, qui possédait à cette date 6 799 sites. Même Free Mobile, entré sur le marché en 2012, en totalise plus (5 164).

Le nouveau « mauvais élève »

Selon le Jdd.fr, le rapport sur les investissements dans les réseaux mobiles que s'apprête à publier l'Arcep dans le courant de la semaine va « marquer un renversement ». Jusqu'à présent, le régulateur suivait de prêt la construction du réseau de Free, mais désormais, c'est SFR qu'il compte surveiller. L'Arcep suivra de très prêt la fin de l'itinérance sur le réseau mobile 4G, qu'il avait conclue avec Bouygues Telecom en juillet 2014.


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Ce partenariat avait permis à SFR de faire un bond en matière de couverture, passant de seulement 30 % de la population en juillet 2014, à 53 % en décembre. Comme elle en a eu plusieurs fois l'occasion de le prouver, et comme le rappelle un connaisseur du secteur interrogé par le Jdd.fr, l'Arcep n'apprécie pas les « passagers clandestins ». Ce coup de pouce de Bouygues Telecom (qui n'est pas gratuit), prendra donc fin courant 2016.

Des contraintes de couverture

Face aux députés en mai, le propriétaire de SFR, Patrick Drahi, avait pointé du doigt le sous-investissement du précédent actionnaire, Vivendi, et promis qu'il améliorerait fortement la situation des réseaux. Vigilante, l'Arcep compte néanmoins lui imposer des contraintes pour l'obliger à investir, rapporte le Jdd.fr. Comme avec Free à l'époque, SFR devra, chaque année, respecter des critères de couverture de la population en 4G.


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