Si le streaming vidéo a été vu par de nombreux acteurs et studios comme un nouvel eldorado, l'année qui vient de s'écouler a vu toutes les plateformes revenir brutalement à la réalité.
Durant la pandémie, les choses étaient entendues : l'avenir de la télévision et du cinéma était à chercher du côté du streaming. Pas une seule société de production ou géant de la tech ne pouvait ignorer le secteur et lançait sa propre plateforme en espérant faire sa place aux côtés des géants Netflix et Amazon Prime Vidéo.
Pourtant, 2022 a douché l'euphorie générale et les différents services de streaming doivent trouver de nouvelles manières de prospérer, tout en réduisant leurs budgets.
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Des abonnés qui coûtent cher et rapportent trop peu
Le premier signal d'alerte donné cette année vient du plus gros acteur de la SVOD. En dévoilant ces résultats financiers en avril 2022 pour le premier trimestre de l'année, Netflix a annoncé la première baisse d'abonnés avec 200 000 utilisateurs perdus dans la nature. Cela ne représente que peu de choses par rapport aux 220 millions d'abonnés à la plateforme, mais ce premier signe de ralentissement a suffi à alerter les investisseurs et les analystes.
Les trois mois suivants n'ont pas été bien meilleurs avec une baisse d'un million d'abonnés. Si la firme de Los Gatos a justifié dans un premier temps ces mauvais chiffres par l'arrêt de ses services en Russie, Netflix est également pénalisée par la technique du partage de comptes, qui permet à de nombreux utilisateurs d'accéder à ses services sans payer le moindre centime.
Si Amazon ne communique aucun chiffre, Disney+ a, lui aussi, souffert durant cette année 2022. Sur le papier, tous les voyants sont au vert pour le studio aux grandes oreilles, qui a recruté 46,1 millions d'abonnés pour sa seule plateforme. En comptant Hulu et ESPN aux États-Unis, ainsi qu'Hotstar en Inde, Disney compte aujourd'hui un tout petit peu plus d'abonnés au total que Netflix, et ce, en seulement trois ans d'existence. Une vraie prouesse.
Pourtant, le groupe souffre avec 40% de baisse de son cours en Bourse. Si Mickey et ses amis recrutent à tout va, les couts d'acquisition de droits et de production s'envolent avec près d'1,5 milliard de dettes pour le troisième trimestre de l'année. En bref, la plateforme coute de plus en plus cher au studio, qui ne sait pas renflouer les caisses malgré une récente hausse des abonnements.
Le retour aux vieilles recettes (publicitaires) pour améliorer les choses
En 2022, les plateformes de streaming ont annoncé un brutal retour en arrière pour le consommateur : le retour de la bonne vieille publicité.
Netflix aura été le premier à dégainer une nouvelle offre, à 5,99€/mois, qui incorpore avant et pendant les programmes jusqu'à quatre minutes d'annonces, soit un peu moins que la télévision linéaire. Las, le service au grand N renie ses principes en quelques mois pour proposer une offre plus accessible et maintenir sa croissance. Netflix a aussi indiqué vouloir mettre fin au partage des comptes et teste discrètement de nouvelles formules pour ménager ses utilisateurs tout en augmentant son revenu par abonné.
Disney va également sauter le pas dans les prochaines semaines et proposer une offre financée par la publicité à un prix plus doux. Attendue initialement pour la fin de l'année en France, il faudra probablement patienter jusqu'en 2023 pour en savoir plus. En attendant, le groupe a brutalement remercié Bob Chapek, son CEO arrivé seulement trois ans auparavant, le 21 novembre dernier. Jugé responsable de cette déroute financière, à cause d'une stratégie axée exclusivement sur le streaming, Disney a rappelé Bob Iger, son ancien dirigeant, attendu comme le messie pour redresser la barre et les comptes du groupe américain.
Les deux groupes vont par ailleurs faire des économies, en réduisant la voilure sur de nombreux projets couteux et plus risqués. L'objectif est de produire moins, mais plus fort, en s'axant sur des genres et des licences appréciées du plus grand public.
Quelques jolis succès, et des échecs cuisants
L'année 2022 de la SVOD n'a pas été uniquement traversée de nuages sombres. Les plateformes ont rencontré de très jolis succès, avec à la clé quelques vrais hits qui ont marqué la période.
Netflix pour débuter a pu compter sur la saison 4 de Stranger Things ou Dahmer pour créer l'évènement avec des scores d'audience à faire pâlir de jalousie les chaines de TV traditionnelles. Disney+ a une nouvelle fois pu compter sur Marvel Studios et Star Wars, avec Obi-Wan Kenobi, pour recruter toujours plus de fans de ces univers.
Difficile d'oublier également Le Seigneur des Anneaux : les Anneaux de Pouvoir, et sa qualité visuelle qui n'a rien à envier à celle d'une méga-production cinématographique et qui a fait entrer le SVOD dans la Cour des grands d'un point de vue industriel et de la fabrication, ou le spin-off de Game of Thrones, House of the Dragon, qui a fait les belles heures d'HBO Max à la rentrée.
En décembre 2022, les spectateurs français ont pu aussi découvrir Paramount+, l'offre du studio éponyme, apportant toujours plus de séries et de films issus de ses catalogues.
2023 ne s'annonce pourtant pas sous les meilleurs auspices. Lionsgate+ fermera ses portes dans les premiers mois de l'année. Salto pourrait aussi mettre la clé sous la porte, sauf à trouver un repreneur. OCS perdra les droits du catalogue HBO avant la fin de cette année et pourrait se faire racheter par Canal+. Aux États-Unis enfin, HBO Max pourrait disparaitre au profit d'une nouvelle plateforme, Max, et plusieurs séries ont déjà quitté le service avec parmi elles la très célèbre Westworld.
La période dorée du streaming est désormais derrière nous. Avec une concurrence féroce, et un pouvoir d'achat des ménages en baisse, les plateformes sont revenues brutalement sur Terre et doivent faire face à l'âge de raison. Et il n'y aura pas de place pour tout le monde.