L'institut GFK a présenté, à l'occasion d'un point avec la presse organisé par TF1, ses observations concernant le marché de la vidéo à la demande (VoD). Selon les prévisions du cabinet, ce segment devrait continuer sa croissance et atteindre environ 220 millions d'euros, ce qui représenterait une progression du marché du paiement à l'acte de 14% par rapport à 2012.
Si l'évolution du secteur semble positive si l'on raisonne annuellement, la réalité semble plus dure. Le marché stagne sur les trois premiers mois (le nombre de paiements à l'acte) de l'année, de même, en matière de SVoD (par abonnement) les recettes globales des acteurs du marché sont en baisse.
Une contraction du marché qui n'inquiète pas outre-mesure chez TF1, Olivier Jacobs, directeur-général de TF1 Vidéo préférant rappeler qu' « un film au succès d'Intouchables ne sors pas tous les mois ». Afin de toucher l'ensemble du parc d'appareils connectés, le groupe déploie donc depuis 2011 son service de vidéo à la demande, MyTF1 VOD, sur l'ensemble des supports actuellement commercialisés.
Après les tablettes et smartphones, ou encore la Freebox Revolution en février dernier, le service est donc désormais décliné sur les écrans connectés LG Smart TV (ainsi qu'en version bêta, sur les téléviseurs de la norme HbbTV). L'outil utilise les fonctionnalités gyroscopiques de la télécommande pour naviguer dans les menus. Le chargement des vidéos se fait également de manière plutôt véloce, le service ayant recours au Smooth Streaming proposé par Microsoft dans le cadre de Silverlight. Le flux vidéo peut alors s'adapter en fonction de la bande passante ou des performances de l'appareil.
Si la plateforme MyTF1 VOD est donc désormais déployée sur l'ensemble du marché, certains freins subsistent à l'adoption de la VoD. GFK soulève en effet un point important. Selon son panel, 65% des personnes interrogées disposent d'une box ADSL dans leur foyer, seulement 37% la connectent à leur écran de télévision.
DRM : en route vers Ultraviolet
De même, la chronologie des médias (délai entre la sortie en salle et sa diffusion en vidéo à la demande) reste défavorable à ce type de service. La mission Lescure a toutefois proposé de réduire ce délai, passant de 4 à 3 mois pour la VoD et de 36 à 18 mois pour la SVoD. Le groupe TF1 n'entend pas se positionner sur ces propositions mais tient à souligner qu'il attendait davantage de la part de l'ex-patron de Canal+ en matière de lutte contre le piratage.
En attendant d'éventuelles avancées sur le terrain de la chronologie des médias qui oppose utilisateurs et éditeurs/ayants droit, TF1 rappelle que ses contenus restent protégés via des DRM. La plateforme MyTF1 VOD n'utilise en effet pas le HTML 5 car il ne permet pas d'inclure des protections suffisantes dans sa balise vidéo. L'emploi des DRM Microsoft mais également de Marlin (notamment pour les appareils Sony) sécurise alors les contenus diffusés.
Dans cette stratégie multi-plateforme, TF1 passera forcément par une réflexion, à défaut d'un emploi, de la protection Ultraviolet. Pour rappel, celle-ci permet de centraliser les contenus sur un « coffre-fort » numérique consultable par plusieurs membres d'une même famille. Une liberté plus large est certes consentie par rapport à un DRM classique, toutefois l'utilisateur reste soumis à des règles contraignantes.
Ultraviolet doit arriver sur nos côtes le 30 septembre prochain. En attendant son déploiement en France, TF1 précise actuellement travailler sur le sujet afin notamment de favoriser les interactions entre produits physiques et dématérialisés.