Les deux fréquences de la TNT actuellement occupées par TF1 et M6, soumises à un appel aux candidatures, seront conservées par les deux chaînes, a annoncé l'ARCOM. Le projet SIX de Xavier Niel, qui entendait s'emparer du canal 6, s'arrête ici.
Le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, l'ARCOM, n'a finalement pas perdu de temps en livrant les résultats de son appel à candidature ce 22 février. Il avait reçu les aspirants au canal il y a tout juste une semaine, le 15 février. L'autorité a sélectionné les chaînes TF1 et M6 pour conserver chacune leur fréquence actuelle de la TNT, à savoir le canal 1 et le canal 6. Xavier Niel, qui espérait chiper la place de M6, voit son projet être retoqué.
Peu de suspense pour M6, encore moins pour TF1
Les chances étaient minces pour Xavier Niel, très motivé la semaine dernière lors de la présentation de son projet SIX. Il évoquait sa volonté de créer « une marque » faisant la part belle à l'information, à la création originale et à la musique. Mais cela n'aura pas suffi à convaincre le collège de l'ARCOM, qui a sélectionné les projets TF1 et M6 après avoir assidûment comparé les dossiers des trois candidats.
Pour TF1, la nouvelle ne provoque pas la moindre surprise, la Une étant seule candidate à sa propre succession. En ce qui concerne M6, si la chaîne dirigée par Nicolas de Tavernost était en concurrence avec le projet SIX de Xavier Niel, le suspense était loin d'être hitchcockien.
L'ARCOM, qui renouvelle les autorisations pour les 10 prochaines années à compter du 5 mai 2023, indique avoir pris sa décision « en appréciant notamment l'intérêt de chaque projet pour le public au regard de l'impératif prioritaire de sauvegarde de pluralisme des courants d'expression socio-culturels », et conformément aux dispositions de la loi du 30 septembre 1986 qui régit la liberté de la communication.
SIX, échec ou pavé dans la mare pour Xavier Niel ?
La décision de l'ARCOM annonce donc la fin du projet SIX, porté par un Xavier Niel offensif sur le sujet et particulièrement piquant avec M6, sans jamais nommer la chaîne d'ailleurs. Si le choix du régulateur n'est pas surprenant, celui-ci étant réputé assez conservateur, et M6 restant la chaîne la plus rentable d'Europe, la démarche a au moins eu le mérite de secouer le cocotier.
N'allant pas jusqu'à dire que TF1 et M6 ont été poussées dans leurs derniers retranchements, les chaînes ont au moins revu leurs investissements dans la production à la hausse. Et les discussions ne s'arrêtent pas là. Télévision française 1 et Métropole Télévision vont devoir s'entendre avec l'ARCOM pour établir la convention que les deux chaînes devront respecter pour les 10 prochaines années. L'autorité en profitera sans doute pour instaurer de nouvelles obligations en matière de contenu, peut-être afin de booster la création française.
Il faudra désormais que l'autorisation de diffusion soit publiée au Journal officiel pour dire de façon claire et définitive que le projet SIX est rejeté, même s'il l'est déjà dans les faits. En attendant, Xavier Niel, qui aura présenté un projet à la rentabilité potentielle chancelante et à la programmation pas entièrement assumée, pourrait faire appel de la décision devant le Conseil d'État, selon nos confrères du Point.