Les plateformes de streaming vidéo Netflix, Youtube ou Amazon Go ont un coût écologique considérable

Benjamin Cabiron
Publié le 02 novembre 2019 à 11h00
Fotolia streaming vidéo netflix

En 2019, le streaming vidéo représente l'équivalent annuel des émissions de CO2 d'un pays polluant comme l'Espagne. Les experts alertent sur le caractère exponentiel de cette tendance, qui contribue, à sa manière, au changement climatique.

Ces dernières années ont vu les offres de streaming se démultiplier, miroir d'une industrie en plein essor. Au troisième trimestre 2019, Netflix a gagné 6,8 millions d'abonnés, revendiquant désormais 158 millions de comptes clients dans le monde.

Une pollution méconnue

Or, à l'instar de la pollution engendrée par les recherches Google, celle des services de streaming est bien réelle, bien que reléguée au rang de simple consommation de contenus aux yeux des utilisateurs. Son coût environnemental serait même extrêmement élevé, puisqu'une demi-heure passée sur Netflix entraînerait des émissions proches de 1,6 kg d'équivalent CO2.
De fait, si la diffusion numérique est dématérialisée, elle n'est pas immatérielle. L'ensemble du processus, qui comprend notamment des terminaux de stockage, des réseaux spécifiques et une distribution planétaire consommatrice d'énergie, s'avère ainsi particulièrement polluant. D'autant plus qu'avec 60 % du trafic global sur Internet catégorisé comme étant du streaming, le secteur est en pleine croissance. Les services comme YouTube, Netflix ou encore Amazon Prime, ultra-populaires, sont de plus en plus plébiscités, augmentant la facture énergétique.

1 % des émissions mondiales

Selon un rapport de The Shift Project, think-tank français agissant notamment en faveur de la décarbonation de l'économie mondiale, le streaming serait responsable d'1 % des émissions d'équivalent CO2 sur la planète. C'est l'équivalent de ce que rejette en dioxyde de carbone un pays gros comme l'Espagne.

Aujourd'hui, l'offre streaming se divise en plusieurs catégories : d'abord la diffusion de vidéos à la demande, comme ce que proposent Netflix ou Amazon Prime, qui représente 34 % de l'offre totale, soit 62 millions de tonnes de CO2, l'équivalent des émissions annuelles du Chili. Arpès la SVOD viennent les services vidéos pornographiques, comptant pour 27 % de l'offre globale... Et la tendance ne va pas en diminuant. La qualité du contenu proposé, qui ne cesse de se développer (4K, 8K), entraîne l'accroissement des fichiers vidéos plus lourds, et donc des usages inévitablement plus énergivores, afin de maintenir en place un système capable de streamer de manière stable un contenu vers un terminal, mobile ou non.

Face à cette recrudescence, des solutions restent à trouver. Pour mettre en évidence le coût écologique de la navigation Web, The Shift Project a développé Carbonalyser, une extension Internet qui permet de traduire votre trafic en consommation énergétique.

Source : Phys.org
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Commentaires (10)
zeebix

Oula, vite le gouvernement une taxe streaming pour l’écologie !!

z-spy

On néglige une chose …
La façon de produire l’énergie ne renvoie pas forcément du CO2, l’éolien, le voltaïque, et le nucléaire n’en produisent pas.
Une taxe n’est pas forcément la bienvenue, mais forcer les entreprises à alimenter leur datacentre avec de l’énergie propre financée par les géants du web serait une idée.

saint_win

J’ai pas bien compris. Ils veulent dire que les 4 milliards de personnes qui utilisent les reseaux sociaux devraient plutot correspondre en prenant l’avion ou la voiture? Qu’on devrait plutot construire des millions de cinema avec des milliards de places de parking? Ou veulent ils dire que tout travail ou tout loisir pollue?

jvachez

Par contre la pollution due à la limite de 19€ sur les tickets restaurant personne n’en parle, pourtant c’est une des plus polluante puisqu’elle oblige à prendre sa voiture plusieurs fois pour dépenser ce qui pourrait l’être en 1 fois.

zeebix

C’est fait pour manger le midi dans le cadre du travail … pas aller faire tes courses du mois dans ton Lidl du coin…

Steevenoo

ah lala ces lobbys écologistes ou comment faire croire au citoyen qu’il sont les premiers responsables du désastre quand on pousse a la consommation de l’autre coté, il n’y a jamais eu autant de pub a la télé, même quand on fait un pet c’est de la pollution, un jour faudra payer l’air que l’on respire !!!

Nmut

Oui tu as le droit de péter car ce n’est pas du CO2 mais du méthane! :stuck_out_tongue:
Par contre le méthane est 25x pire que le CO2 comme gaz à effet de serre, alors retiens toi s’il te plait! :smiley:
Il y a plusieurs problèmes avec la captation du CO2:

  • On ne sait pas quoi faire du CO2 récupéré, il fini toujours de nouveau dans l’atmosphère.
  • Si on le transforme en carbone pure, c’est plus simple mais pareil, on fait quoi des ces millions de tonnes de carbone?
  • Planter des arbres est plus efficace et bien moins cher pour le moment, cela reste la meilleure solution, sauf qu’il faut trouver des endroits ou planter…
blizz

Déjà on pourrait commencer par interdire le 4K sur ces plateformes de streaming. Franchement qui a l’utilité d’une telle résolution à part le techno-geek…

blizz

L’équation est simple, ceux qui sont riches sont ceux qui polluent le plus, donc les riches doivent payer plus. Il faut une taxe carbone mondiale comme le préconise le FMI.

clovis

Et les plateformes de TV numérique Orange SFR Bouygues et Free ? Elles ne font pas une forme de streaming sur tout les flux ?

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