En 2019, le streaming vidéo représente l'équivalent annuel des émissions de CO2 d'un pays polluant comme l'Espagne. Les experts alertent sur le caractère exponentiel de cette tendance, qui contribue, à sa manière, au changement climatique.
Ces dernières années ont vu les offres de streaming se démultiplier, miroir d'une industrie en plein essor. Au troisième trimestre 2019, Netflix a gagné 6,8 millions d'abonnés, revendiquant désormais 158 millions de comptes clients dans le monde.
Une pollution méconnue
Or, à l'instar de la pollution engendrée par les recherches Google, celle des services de streaming est bien réelle, bien que reléguée au rang de simple consommation de contenus aux yeux des utilisateurs. Son coût environnemental serait même extrêmement élevé, puisqu'une demi-heure passée sur Netflix entraînerait des émissions proches de 1,6 kg d'équivalent CO2.De fait, si la diffusion numérique est dématérialisée, elle n'est pas immatérielle. L'ensemble du processus, qui comprend notamment des terminaux de stockage, des réseaux spécifiques et une distribution planétaire consommatrice d'énergie, s'avère ainsi particulièrement polluant. D'autant plus qu'avec 60 % du trafic global sur Internet catégorisé comme étant du streaming, le secteur est en pleine croissance. Les services comme YouTube, Netflix ou encore Amazon Prime, ultra-populaires, sont de plus en plus plébiscités, augmentant la facture énergétique.
1 % des émissions mondiales
Selon un rapport de The Shift Project, think-tank français agissant notamment en faveur de la décarbonation de l'économie mondiale, le streaming serait responsable d'1 % des émissions d'équivalent CO2 sur la planète. C'est l'équivalent de ce que rejette en dioxyde de carbone un pays gros comme l'Espagne.Aujourd'hui, l'offre streaming se divise en plusieurs catégories : d'abord la diffusion de vidéos à la demande, comme ce que proposent Netflix ou Amazon Prime, qui représente 34 % de l'offre totale, soit 62 millions de tonnes de CO2, l'équivalent des émissions annuelles du Chili. Arpès la SVOD viennent les services vidéos pornographiques, comptant pour 27 % de l'offre globale... Et la tendance ne va pas en diminuant. La qualité du contenu proposé, qui ne cesse de se développer (4K, 8K), entraîne l'accroissement des fichiers vidéos plus lourds, et donc des usages inévitablement plus énergivores, afin de maintenir en place un système capable de streamer de manière stable un contenu vers un terminal, mobile ou non.
Face à cette recrudescence, des solutions restent à trouver. Pour mettre en évidence le coût écologique de la navigation Web, The Shift Project a développé Carbonalyser, une extension Internet qui permet de traduire votre trafic en consommation énergétique.
Source : Phys.org