Le commissaire européen au Marché intérieur a appelé les géants du streaming vidéo à mettre en place des actions exceptionnelles en cette période de confinement. L'idée serait notamment de se passer de HD, afin d'éviter les risques de saturation du réseau.
Même si la question sanitaire reste la plus importante, la crise liée au coronavirus induit d'autres préoccupations. Avec la fermeture des écoles et le recours massif au télétravail, le trafic Internet connaît ainsi une hausse significative, augmentant le risque de pannes sur les infrastructures.
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Stopper la diffusion systématique en HD
Au sein de l'ensemble de l'activité en ligne, tous les services ne sont pas égaux en matière de consommation des ressources. Par exemple, en France, le seul Netflix représente pas moins de 23 % du trafic total. Pour permettre aux utilisateurs de travailler à distance, une solution envisagée pourrait donc être de limiter la bande passante allouée aux plateformes de streaming.D'autres pistes sont également explorées, en comptant plutôt sur la bonne volonté des entreprises de SVOD. Hier, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur et ancien P.-D.G. de France Télécom, a ainsi rencontré le patron de Netflix, Reed Hastings. Il lui a alors proposé une solution permettant de limiter l'engorgement du réseau : se contenter de « la définition standard lorsque la HD n'est pas nécessaire ». Une demande qu'il a relayée sur Twitter, avec le hashtag #SwitchToStandard.
Pour sécuriser l'accès à Internet pour tous, passons à la définition standard lorsque la HD n'est pas nécessaire.#SwitchToStandard
— Thierry Breton (@ThierryBreton) March 18, 2020
Une restriction pendant les heures de pointe
L'ancien ministre de l'Économie a ensuite surenchéri, en appelant à la solidarité de tous les acteurs dans les circonstances actuelles, et donc pas seulement de Netflix. « Plateformes de streaming, opérateurs de télécommunications et utilisateurs, nous avons tous la responsabilité commune de prendre des mesures pour assurer le bon fonctionnement d'Internet pendant la lutte contre la propagation du virus », a-t-il déclaré dans un communiqué, dont Reuters se fait l'écho.Pour Thierry Breton, ce passage forcé à une diffusion des vidéos en qualité standard ne concernerait que des périodes de temps limitées. Il s'agirait de réduire le débit uniquement pendant les heures les plus chargées, afin de préserver la possibilité laissée aux salariés de travailler à distance.
Reste à voir si les plateformes de SVOD accepteront cette requête. Ce qui serait certainement bénéfique pour les infrastructures réseau, mais également pour l'environnement. Les défenseurs de la « low-tech », qui réclament une plus grande sobriété numérique, dénoncent en effet régulièrement l'empreinte énergétique de cette activité.