Non, le trimestre n'aura pas été si joyeux et festif (Château du Walt Disney World Resort © Pixabay)
Non, le trimestre n'aura pas été si joyeux et festif (Château du Walt Disney World Resort © Pixabay)

La compagnie américaine a souffert au deuxième trimestre en perdant près de 5 milliards de dollars. Dans le même temps, son service de streaming vidéo a bien décollé, aidé notamment par la crise sanitaire.

The Walt Disney Company a publié, mardi 4 août 2020, ses résultats financiers pour le deuxième trimestre correspondant à son troisième trimestre fiscal, clos le 27 juin. La firme de Mickey a annoncé de bien mauvais chiffres à la presse et aux investisseurs, qui ne lui en tiennent d'ailleurs pas rigueur, la crise de coronavirus justifiant très largement les mauvaises performances du groupe sur le dernier trimestre. Le bon lancement de Disney+ vient aussi calmer les inquiétudes.

Un trimestre financièrement pas vraiment enchanteur

Plusieurs données chiffrées sont à relever au moment d'aborder ce bilan. D'abord, le chiffre d'affaires. Celui-ci a plongé sans grande surprise de 42% pour s'établir, au deuxième trimestre 2020 (et troisième trimestre fiscal, rappelons-le), à 11,78 milliards de dollars, contre 20,26 milliards de dollars l'année dernière à la même époque. Il est intéressant de noter que sur les trois premiers trimestres fiscaux de 2020, Disney est en très légère croissance sur un an (50,98 milliards de dollars contre 50,49 milliards de dollars). Et ce malgré la crise.

La donnée qui fait évidemment souffrir le portefeuille de Mickey et de Minnie, c'est celle qui touche au bénéfice net. Et celui de Disney est en berne, comme toutes les entreprises qui ont vu leur(s) activité(s) à l'arrêt ou tourner au ralenti ces derniers mois. Sur les trois mois écoulés, le géant du divertissement a perdu 4,84 milliards de dollars. Au troisième trimestre fiscal 2019, l'entreprise avait gagné 2,01 milliards de dollars. Un gouffre à rendre malade le pauvre Oncle Picsou.

Concernant les revenus issus des parcs d'attractions, des croisières Disney et des produits dérivés, ceux-ci sont logiquement tombés sous le milliard de dollars (983 millions de dollars), en baisse de 85% sur un an (6,57 milliards de dollars), l'activité des destinations n'ayant été que partielle sur les derniers mois. Mais en même temps, le groupe a pu économiser certaines charges.

Disney+, le héro de ce trimestre !

"Malgré les défis constants de la pandémie, nous avons continué à nous appuyer sur l'incroyable succès de Disney+", a déclaré le nouveau P-D.G. de The Walt Disney Company, Bob Chapek, en marge de la publication des résultats. Et pour preuve ! Le service de streaming vidéo made in Disney, destiné à chatouiller Netflix ou Prime Video, se porte comme un charme et atteignait, le 27 juin 2020, les 57,5 millions d'abonnés payants dans le monde. Ce lundi 3 août, la plateforme totalisait 60,5 millions d'abonnés payants, alors qu'elle n'a pas encore un an d'âge.

En assemblant les données de Disney+ ainsi que les abonnés Hulu (35,5 millions au 27 juin) et ESPN+ (8,5 millions), The Walt Disney Company a franchi la barre symbolique des 100 millions d'abonnés à des services de streaming ou vidéo à la demande. Bob Chapek a rappelé que la stratégie du développement des services directs aux consommateurs demeurait "la clé de la croissance future" de l'entreprise.

Le tableau n'est pas si sombre donc pour Disney qui a dû se résoudre au report du remake très attendu en prises de vues réelles de Mulan, d'abord prévu pour sortir en mars 2020 mais qui devrait finalement être disponible le 4 septembre sur Disney+ aux États-Unis, contre 30 dollars. Black Widow pourrait connaître le même sort de l'autre côté de l'Atlantique.

Source : The Walt Disney Company