Le principal élément déclencheur de l'installation du plugin d'Adobe va ainsi disparaitre. De nombreux internautes risquent de passer leur chemin lorsqu'ils rencontreront ponctuellement une vidéo ou un contenu requérant l'installation du plugin, et dans certains cas la fermeture du navigateur. Il y a donc des chances pour que les sites qui exploitent encore Flash adoptent les standards. Les publicitaires seront contraints de s'y mettre eux aussi.
La mesure de YouTube envoie à ce titre un message fort : Flash ne présente plus d'avantages. Depuis les premières expérimentations, il y a cinq ans presque jour pour jour, la vidéo HTML5 a comblé ses diverses lacunes... en partie grâce à Adobe.
YouTube a effectivement recours aux Encrypted Media Extensions, le mécanisme de DRM d'Adobe fait standard du Web par le W3C, en dépit de son code fermé. Netflix a récemment étrenné cette solution, lors de son expansion mondiale en octobre dernier, ce qui l'avait au passage rendu compatible avec certaines distributions Linux.
Le service de vidéo à la demande exploite par ailleurs les MediaSource Extensions, qui ouvrent quant à elles la voie à l'indispensable adaptive bitrate (ABR), c'est-à-dire à la variation de la qualité à la volée en fonction des conditions réseau. C'est ce qui permet à une vidéo de se lancer (quasi) instantanément en définition standard et de passer en HD en cours de lecture si la bande passante le permet. YouTube vante une réduction du temps de démarrage de 50% en moyenne, et pouvant atteindre 80%.
Contrairement à Flash, la vidéo HTML5 permet enfin d'exploiter le codec maison VP9, avec lequel Google promet de réduire de 35% le débit des vidéos, et donc d'accélérer encore le temps de démarrage, tout en maintenant la qualité. De quoi démocratiser l'Ultra HD 4K et la HD à 60 i/s, par la même occasion.
Le lecteur vidéo HTML5 est donc le lecteur par défaut à partir d'aujourd'hui dans trois premiers navigateurs Internet : Chrome, Internet Explorer 11, Safari 8. Seules les dernières versions bêta de Firefox sont concernées pour l'instant. La bascule est totalement transparente pour les utilisateurs, puisque les deux lecteurs ont la même apparence et offrent les mêmes fonctionnalités. À noter que le lecteur embarqué (embed) exploite lui aussi le HTML5 avec les navigateurs compatibles (voir ci-dessous).
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