Société chinoise basée dans l’inévitable Shenzhen, TerraMaster gagne de plus en plus d’adeptes grâce à des produits dont l’atout principal reste le prix. C’est ainsi que le F5-221 que nous testons aujourd’hui est facturé moins de 400 euros : inédit pour un modèle 5 baies.
Années après années, TerraMaster étoffe son catalogue afin de se poser en concurrent de plus en plus crédible pour ces fabricants bien établis que sont QNAP, Synology ou ASUSTOR. Le F5-221 ne cherche cependant pas à monter en gamme. Il laisse de côté le réseau 2,5 GbE pour se focaliser sur la capacité de stockage. Grâce à ses cinq baies, il autorise RAID 5, 6 et 10 pour un maximum de 90 To. De quoi se plier à de nombreux scénarios.
Design et ergonomie
La plupart des fabricants de NAS disposent de quelques designs « types » qu’ils déclinent en de multiples variantes afin de coller à de multiples usages. Dans le cas de TerraMaster, cette logique est poussée à l’extrême et les NAS du fabricant chinois se ressemblent tous comme deux gouttes d’eau. Bien sûr, par rapport au F2-422 que nous testions dernièrement, il faut faire avec un encombrement plus important : 23 x 23 centimètres afin de loger les trois baies supplémentaires.
En façade, le gris légèrement brillant est donc à nouveau à l’honneur avec ces inserts de noirs pour identifier chacune des cinq baies. Sur la gauche du NAS, on trouve un cartouche regroupant les sept LED : une par disque, une pour l’alimentation et une pour l’activité réseau. Dommage, les deux ports LAN ne disposent pas de LED distinctes. Dommage également, on ne trouve aucun port USB en façade ce qui confirme les « sacrifices » réalisés par TerraMaster pour garder un tarif abordable.
Des « sacrifices » que l’on retrouve sur l’arrière du NAS. En effet, le F5-221 ne dispose que de deux ports USB. Heureusement, ils sont à la norme 3.0. On voit aussi que TerraMaster a réduit la voilure sur l’Ethernet : seuls deux ports RJ45 sont disponibles et il faut se contenter du 1 GbE. De manière assez surprenante, nous trouvons un port HDMI. Pourquoi « surprenante » ? Car TerraMaster ne l’indique même pas sur la fiche technique de son site officiel et les premières versions du F5-221 n’en étaient pas équipées.
Toujours sur l’arrière, on repère évidemment la présence des ventilateurs de 80 x 80 millimètres qui devraient être bien suffisants pour rafraîchir la bête. Bien sûr, c’est aussi là que l’on repère la connectique d’alimentation. Comme c’est de plus en plus la mode, TerraMaster adopte ici une brique externe. Sur un modèle 5 baies, nous estimons que c’est un peu dommage de devoir ainsi s’encombrer d’un boîtier en plus alors qu’il y avait sans doute moyen d’intégrer ça au NAS.
Autre regret, le Chinois ne fait pas comme la majorité de ses concurrents et n'intègre pas de système de verrouillage Kensington, mais il fait plutôt bien les choses côté conception interne. Au cœur du NAS, on retrouve un Intel Celeron J3355, le processeur date de 2016, mais est suffisant pour un petit NAS domestique. Il est épaulé par 2 Go de mémoire vive soudés sur la carte mère. Notons à ce sujet la présence d’un emplacement SO-DIMM pour porter la RAM à un total maximum de 6 Go.
Fonctionnalités et interface logicielle
De manière on ne peut plus classique, TerraMaster exploite cinq tiroirs ou « berceaux » pour les unités de stockage. Ils nécessitent d’employer des vis – un petit tournevis est d’ailleurs livré – et la mise en place sera donc un peu plus longue que chez Synology, mais rien de bien compliqué. Les berceaux sont en plastique peut-être un peu fin, mais le montage ne pose aucun problème (les disques les plus épais sont acceptés) et l’insertion dans les emplacements dédiés non plus.
Bon point l’allumage du NAS est très rapide et après quelques secondes, on peut retrouver le F5-221 sur le réseau grâce au logiciel TNAS. L’indentification est immédiate et il devient alors possible de lancer la procédure d’installation proprement dite. Après une petite vérification des unités en place, le TerraMaster Operating System (TOS) peut être installé. Là encore, on sent que le fabricant s’est inspiré des ténors du genre pour un déploiement aussi simple que possible : l’objectif est de rendre le NAS exploitable même par les néophytes.
Bien sûr, notre modèle étant un NAS cinq baies, des options « avancées » s’offrent à nous comme le choix du mode de fonctionnement de la pile, au choix JBOD ou RAID 0, 1, 5, 6 et 10. On peut ensuite opter pour le système de fichier ext4, comme autrefois, mais depuis quelques temps, TerraMaster propose aussi le BTRFS, plus moderne. Enfin, la finalisation de la procédure prends quelques minutes au cours desquelles l’utilisateur n’a rien à faire : TerraMaster aurait pu en profiter pour diffuser un diaporama présentant les fonctions principales du produit.
Création d'un pool de stockage avant la mise en place du volume RAID 5 © Nerces
Lorsque la procédure est achevée, on arrive sur une interface graphique dont on voit bien qu’elle a été inspirée par les travaux de Synology. Il ne s’agit pas d’une copie parfaite du DSM du Taïwanais, mais ce n’est pas loin : le panneau de configuration copie celui de Synology et de nombreuses icônes sont similaires. Bon point, TerraMaster s’est aussi inspiré de Synology pour les options disponibles en ce qui concerne la gestion des comptes ou les services disponibles.
Au fil des versions de TOS et de ses NAS, TerraMaster a amélioré son centre d’applications. Hélas, aujourd’hui encore, l’offre y est très nettement moins riche que sur les produits ASUSTOR et, bien sûr, c’est encore plus vrai comparé à Synology ou QNAP. On trouve tout ce qu’il faut pour gérer les sauvegardes via Rsync ou Time Machine, mais aussi au travers de modules associés à Dropbox, Google Drive ou OneDrive pour n’en citer que quelques-uns.
Le centre d’applications offre aussi un module Docker, un autre WordPress ou du VirtualBox. Quelques outils de gestion des téléchargements sont de la partie, mais les options multimédias par exemple sont bien moins complètes et rien ne semble permettre d’exploiter cette prise HDMI. On aurait aussi aimé quelques accessoires pour gérer photos, morceaux de musique et vidéos encore que pour ce dernier point, l’inévitable Plex est de la partie. Enfin, notons l’absence d’outil de vidéosurveillance ou de travail véritablement collaboratif.
Échauffement, nuisances sonores et performances
À chaque test de NAS, nous essayons de conserver des conditions de mesure similaires. Logiquement, nous avons donc utilisé nos SSD 860 EVO signés Samsung d’une capacité de 250 Go, et ce, même si nous n’en avons que 4. De la même manière, notre réseau se basait sur un switch 10 GbE de marque Buffalo, le MP2008 pour être tout à fait exact.
Rien de très original du côté des mesures réalisées pour ce test. Nous avons d’abord voulu connaître les performances – les débits – du NAS TerraMaster avec l’outil CrystalDiskMark et une copie de fichiers sous Windows. Nous avons ensuite mesuré températures, nuisances sonores et consommation avant, enfin, de vérifier le temps de reconstruction d’une pile RAID 5.
Modèle 5 baies, le F5-221 a été configuré en RAID 5 seulement pour les tests de performances. Il nous a semblé peu utile de vérifier les débits en RAID 1. Sans surprise, le contrôleur vient brider le F5-221 sous CrystalDiskMark : nous saturons effectivement le GbE sans difficulté.
Attention, cette conclusion ne vaut que pour le test en lecture : en écriture, on flirte plutôt avec les 100 Mo/s. Par ailleurs, le NAS est très en difficulté sur les petits fichiers : à moins de 6 Mo/s en lecture comme en écriture, il signe les pires performances observées depuis un moment sur un NAS.
Comme d’habitude, nous cherchons à confirmer ces débits théoriques observés sur CrystalDiskMark par des tests de copie de fichiers sous Windows 10. Là, nous connectons le NAS à un PC équipé d’un SSD très rapide. En lecture, sans surprise, c’est l’interface réseau GbE qui nous bride à nouveau (environ 115 Mo/s) alors qu’en écriture, c’est un peu moins bien : on se cale autour des 95-96 Mo/s.
Nous enchainons sur des données relevées en surveillant un peu le NAS. Côté températures, rien à redire : le F5-221 reste très frais, en toute circonstance. Il faut dire que TerraMaster a intégré un gros système de refroidissement avec deux ventilateurs 80 x 80 millimètres.
Ces derniers ne sont pas très bruyants, mais il convient de souligner que nous n’avons pas réussi à les pousser au maximum : pas assez d’échauffement ! Enfin, rien de particulier à souligner côté consommation : le Celeron J3355 n’est pas très gourmand, mais avec cinq disques durs, ça augmente forcément un peu en pleine charge. Rien que de très normal sur ces mesures.
Enfin, comme à chaque fois que nous avions configuré une pile RAID 5, nous avons décidé de soumettre le F5-221 à un test de reconstruction. La pile ici en place contient environ 100 Go de données réparties en huit gros fichiers ainsi que 10 Go de données constituées de plus de 4 000 petits fichiers. Loin d’être le plus rapide, le F5-221 ne démérite cependant pas avec une reconstruction réalisée sans encombre en 19 minutes.