Test Meta Quest 3 : réalité mixte et performances améliorées

Trois ans après la sortie du Meta Quest 2 (anciennement connu sous le nom d'Oculus Quest), Meta commercialise la nouvelle mouture de son casque VR iconique. Nous avons pu nous le procurer dès le jour de sa sortie, le 10 octobre dernier. La nouveauté principale de ce Quest 3 n'est autre que son passthrough en couleur, conçu pour offrir à l'appareil des possibilités étendues en réalité mixte.

Avec cette nouvelle version de son casque de réalité virtuelle grand public, Meta entend conquérir le marché de la réalité mixte avant Apple et son Vision Pro. Très attendu sur ce tournant, le constructeur met en avant cette caractéristique comme étant l'une des principales innovations de ce modèle.

Avec des performances graphiques doublées en comparaison du Meta Quest 2, et proposant un système de lentilles repensé, que vaut ce nouveau casque ? Ses améliorations justifient-elles de se séparer de son prédécesseur pour l'acquérir ? Nous vous proposons de le découvrir dans ce test du Meta Quest 3.

Design amélioré et repensé

Lors du déballage du Meta Quest 3, la première chose que l'on remarque est l'apparence plus compacte de l'objet. Le profil optique voit sa taille réduite de 40 % grâce à un nouveau système de lentilles dites « pancakes », qui ne compromettent aucunement la profondeur dans l'immersion. Si celles-ci offrent un meilleur confort et un gain de place évident dans l'appareil, elles ne lésinent pas sur la qualité et offrent une netteté accrue de 25 % au milieu du champ visuel.

Toujours concernant ces lentilles, l'ajustement dans l'espacement est repensé et se veut bien plus précis sur le Quest 3. Si la version précédente du casque ne proposait que trois positions, il était nécessaire de régler cet espacement en bougeant les lentilles à la main à l'intérieur du casque.

Sur ce nouveau modèle, Meta a prévu une molette qui permet de l'ajuster finement. Les plages d'écart pupillaire s'étendent ainsi de 53 à 75 millimètres grâce à un espacement mécanique réglable par incrémentation de 1 millimètre, de 58 à 70 millimètres.

Nous regrettons que Meta s'obstine à commercialiser son casque muni de la même sangle souple qui était présente sur le Quest 2. La sangle rigide, connue sous l'appellation commerciale de Sangle Elite, est toujours vendue séparément, ce qui force l'utilisateur à débourser encore plus d'argent. Si le Quest 3 est plus compact d'apparence que son prédécesseur, il reste subtilement plus lourd de 12 g, pour un poids total de 515 g.

En revanche, l'appareil étant plus aplati sur la face qui embarque le bloc optique, le transfert de poids est modifié lorsque le casque est porté. S'il était sensiblement difficile de faire tenir correctement le Quest 2 et d'y voir net pour un porteur de lunettes sans la sangle rigide, ce problème est désormais réglé avec le Quest 3.

Ce relooking du Quest 3 améliore considérablement le confort du port du casque. Sur une durée d'une trentaine de minutes, le casque se montre confortable à porter. Au-delà de ces courtes sessions, on recommandera toujours d'investir dans la sangle rigide Elite Quest 3 pour un meilleur confort et une meilleure tenue, comme pour la précédente version du Meta Quest.

Au sujet des individus porteurs de lunettes, Meta prévoit un partenariat officiel avec le fabricant de corrections optiques Zenni. Les utilisateurs concernés pourront obtenir des verres correcteurs compatibles avec leur casque VR pour s'affranchir du port de lunettes lors de leur expérience immersive. Ces lentilles sont actuellement en précommandes à partir de 54,49 €. En attendant, ou pour les possesseurs d'un Quest 3 qui ne souhaitent pas investir dans cet accessoire, Meta a revu son système d'espacement pour les montures de lunettes.

L'entretoise fixe présente sur le Quest 2 devient mobile et s'ajuste sur quatre positions pour créer plus ou moins d'écart entre les lunettes et les lentilles pancakes. Si l'idée est généreuse, le système consiste en un appui sur un bouton physique sur le côté intérieur du casque et semble très fragile. Nous l'avons d'ailleurs abîmé lors du réglage.

Outre les réglages liés à l'affichage, le Quest 3 embarque toujours un port jack de 3,5 millimètres pour brancher des écouteurs filaires. Celui-ci se voit déplacé sur la branche droite du casque. Ce mouvement n'est par ailleurs pas si singulier, puisque le bouton de mise sous tension de l'appareil est quant à lui déplacé sur le côté gauche du casque. Le connecteur de charge USB-C subit le même sort et se voit intégré à la branche gauche de l'appareil.

Performances et résolution

Ce nouveau casque VR apporte une amélioration de 30 % sur la résolution de ses écrans. On passe de 1 834 x 1 920 à 2 064 x 2 208 pixels par œil, ce qui offre un écran en qualité 4K. Notons que ce Meta Quest 3 propose désormais la meilleure résolution, tous produits confondus, de la gamme Meta. Le taux de rafraîchissement est pour sa part réglable à 72, 80, 90 ou 120 Hz (mode expérimental pour ce dernier).

Les manettes ont également été repensées. Moins imposantes que celles du Meta Quest 2, elles reprennent un design proche de celles du Quest Pro. Ainsi, l'arceau présent sur les contrôleurs du Quest 2 disparaît sur cette nouvelle version.

En matière de puissance, on compte une amélioration des performances graphiques qui doublent grâce à la nouvelle puce Snapdragon XR2 Gen 2, qui équipe le Meta Quest 3. Avec 8 Go de mémoire vive, les temps de chargement sont réduits, et le gameplay se montre encore plus fluide. La partie audio s'en sort très bien grâce aux haut-parleurs stéréo combinés à un algorithme de spatialisation de l'audio. Ceux-ci sont situés de part et d'autre des oreilles, ce qui fait que la qualité nous a semblé très correcte et parfaitement adaptée à l'utilisation prévue du casque.

Meta propose le Quest 3 en deux déclinaisons qui diffèrent uniquement sur le stockage interne. Non extensible, celui-ci est proposé en 128 ou 512 Go. Nous regrettons l'absence d'une alternative à 256 Go, le choix actuel répondant plutôt du « trop petit » et du « trop grand ».

Meta utilise les caméras externes qui servent au passthrough en couleur pour améliorer le suivi des mains. Celui-ci se montre largement plus à la hauteur que la technologie présente dans le Quest 2. Le casque reconnaît les mains et les mouvements de chaque doigt sans broncher, offrant une expérience bien plus fluide en mode suivi des mains.

Réalité mixte : la fracture avec les générations précédentes

Si les performances sont revues à la hausse, c'est surtout la nouvelle fonctionnalité de réalité mixte qui crée une fracture avec les générations précédentes de casques VR d'Oculus, racheté par Meta. Autrefois en noir et blanc, et dans une piètre qualité, le passthrough du Quest 3 est dorénavant en couleur et en haute définition. Cette caractéristique permet de mélanger l'environnement physique du joueur avec des éléments virtuels.

En revanche, on remarque un gros point noir au tableau. Lorsque l'on effectue une capture d'écran dans le casque, la qualité du passthrough en couleur est largement supérieure au rendu en temps réel en jeu. Pour une raison encore inconnue, le Quest 3 semble compresser le flux vidéo affiché en temps réel dans le casque. On espère grandement que Meta réglera ce souci dans une prochaine mise à jour du firmware.

Comme pour le Quest 2, on définit une barrière virtuelle avant de lancer un jeu. La nouveauté avec le Quest 3 réside dans le fait que l'appareil est capable de scanner entièrement une pièce et ses meubles. Cette analyse permet à certains jeux d'utiliser les éléments présents physiquement dans la pièce pour calculer divers paramètres. Par exemple, le jeu Figmin XR prendra en compte une table, et l'utilisateur pourra lancer un objet sur cette dernière, lequel rebondira sur la surface.

L'intégration de la réalité mixte ouvre de nouvelles possibilités sur ce casque. Si certains jeux les exploitent dès à présent, on pourra également penser aux applications productives. Par exemple, VR Desktop, application de bureau virtuel qui permet de répliquer l'écran d'un ordinateur dans le casque grâce au réseau local, a récemment été mise à jour pour supporter le mode passthrough.

Dans le même registre, on imagine le potentiel des apps telles que Contour VR, qui permettent à l'utilisateur d'apposer virtuellement le calque d'un dessin sur n'importe quelle surface physique afin de le reproduire avec un stylo réel.

Concernant ce passthrough couleur, il permet également à Meta de revoir la configuration de la page d'accueil au lancement du casque. La page de sélection des applications et des jeux, ainsi que tous les réglages du casque sont désormais accessibles en mode réalité mixte. On apprécie le suivi des mains amélioré, qui permet de s'affranchir des manettes pour naviguer dans les menus du Quest 3. En revanche, si l'on peut éloigner ou rapprocher les fenêtres dans l'espace et les déplacer sur l'axe horizontal, on ne peut toujours pas les positionner de façon pleinement personnalisée.

Comme pour le Quest 2, le port USB-C permet à la fois de charger le casque et de le connecter à un ordinateur pour profiter de la fonctionnalité Quest Link. Cette dernière transforme le casque autonome en casque VR utilisé par l'ordinateur pour jouer à un jeu installé sur le PC.

Meta Quest 3 : l'avis de Clubic