Le fabricant suédois ne se lance pas à l'aveugle. Autant faire appel au leader du domaine pour être certain de ne pas rater son produit. L'association avec Sonos a d'autres avantages. Tout d'abord en termes de communication et de marketing. Une enceinte Ikea, c'est bien. Une enceinte Sonos chez Ikea, c'est encore mieux. Les Symfonisk bénéficient ainsi de l'écosystème Sonos dans sa globalité.
Ikea avait déjà proposé des enceintes par le passé : de petits cubes uniquement Bluetooth. Ici, pas de Bluetooth, mais du WiFi et de l'Ethernet. Les enceintes Symfonisk sont bien des enceintes sans fil complètes prêtes à l'emploi. Il suffit simplement de télécharger l'application Sonos, en attendant la future app Ikea dédiée.
Du mobilier musical
La série Ikea Symfonisk comprend deux modèles. Techniquement, elles sont identiques. Nous n'avons pas réussi à savoir si les haut-parleurs intégrés et l'amplification étaient les mêmes sur les deux produits. A l'écoute, nous sommes à peu près sûr que c'est le cas. La grille du modèle étagère peut être retirée pour laisser voir les haut-parleurs. D'ailleurs, aucune enceinte Sonos n'a de grille amovible. Cela permet pour une fois de voir le woofer et le médium fonctionnant en deux voies, mais en mono. L'amplification est séparée avec un canal dédié par haut-parleur.La Symfonisk étagère est un gros parallélépipède fait essentiellement de plastique. Des petits patins en caoutchouc sont positionnés sur deux faces afin d'offrir un positionnement à l'horizontale ou à la verticale. Dans cette position, elle mesure deux fois la hauteur d'une Sonos One. Ce qui est assez conséquent pour un équipement en haut-parleurs identique. C'est son usage possible en tant qu'étagère qui a dicté ses dimensions. Il faut bien pouvoir poser quelque chose dessus. En mode étagère, elle peut soit se fixer au mur directement, soit recevoir des crochets pour l'attacher à une barre murale. Dans les deux cas, les fixations sont en option.
La Symfonisk lampe mélange musique et éclairage. En fusionnant les deux en un, on économise à la fois de la place, une prise de courant et de l'argent. Son style est plutôt rétro, ce qui devrait plaire si l'on suit la mode actuelle. En finition blanche, l'éclairage est clair et puissant. En finition noire, l'effet est beaucoup plus tamisé. Attention, la Symfonisk accepte des lampes de 7 Watts maximum. Il faudra obligatoirement se tourner vers des modèles LED au culot E14, ça tombe bien, Ikea en vend car aucune lampe n'est livrée avec l'enceinte.
Le centre du luminaire est recouvert d'un tissu à la finition moins réussi que celui du modèle étagère. Il semble assez fragile et les mailles ne sont pas régulières. C'est un détail, mais les enceintes recouvertes de tissu déjà passées entre nos mains sont habituellement irréprochables sur ce point. Du côté du modèle étagère, le boîtier est un élément unique en plastique injecté, il ne donne pas la même impression de costaud d'une Sonos One. Voilà ce qui explique en partie le prix très compétitif de ces enceintes Ikea.
Équipement minimum, logiciel complet
Les Symfonisk sont encore une fois proches de la Sonos One : la seule connexion possible est l'Ethernet, si vous ne souhaitez pas les utiliser en WiFi. Il n'y a ni entrée auxiliaire, ni port USB et encore moins de Bluetooth. Les assistants vocaux n'ont pas été retenus non plus. Les seules sources audio sont donc les différentes façons d'écouter de la musique dématérialisée : dossiers partagés, webradios et services de streaming. Rappelons que l'écosystème Sonos est compatible avec le plus grand nombre de services audio. Vous trouverez forcément votre préféré. Bonus très intéressant, les Ikea Symfonisk sont AirPlay 2.Les touches physiques sont reprises de la génération précédente des produits Sonos tels que les Play:1, Play:3 ou Connect :Amp. Au nombre de trois, elles gèrent le volume et la pause. La LED présente entre elles indique l'état de l'enceinte : synchronisation, mise à jour, pause ou problème technique. Pour ajouter l'enceinte sur son réseau, il suffit d'appuyer sur les touches pause et volume+ simultanément.
Les enceintes Symfonisk bénéficient de fonctionnalités logicielles absolument identiques à toutes les enceintes Sonos. Pour l'instant, l'application Sonos est nécessaire pour l'installation des enceintes Symfonisk. Plus tard, Sonos prévoit une application dédiée mais aussi leur intégration dans l'application domotique Ikea Home Smart (anciennement Tradfri).
A ce sujet, notons la présence d'un bouton physique pour l'allumage de la lumière sur l'enceinte-lampe Symfonisk. La commande de l'éclairage n'est donc pas possible dans l'application Sonos. Il faudra vraisemblablement laisser le luminaire allumé tout le temps et visser dedans une ampoule Ikea connectée.
Installation à la Sonos
Une fois l'application Sonos téléchargée, il faut se rendre dans le menu permettant l'ajout d'une enceinte. Dès l'étape suivante, la Symfonisk est immédiatement reconnue avec un dessin la représentant et l'affichage de son adresse MAC pour confirmation. Les différentes étapes sont simples à suivre avec toujours la possibilité d'obtenir de l'aide. Une fois l'installation terminée, l'app vérifie si une mise à jour est disponible.Cette procédure se termine par la calibration audio Trueplay. Oui, même à ce prix et même si ce sont des enceintes Ikea, Sonos a conservé le réglage audio automatique du son en fonction des caractéristiques de la pièce. Un iPhone est toujours nécessaire, cette étape étant invisible si vous avez réalisé l'installation depuis un smartphone Android.
Nous avons maintenant l'habitude de Trueplay et nous vous conseillons absolument de réaliser la calibration. Le son est plus net et les basses moins trainantes. La calibration devra être répétée à chaque fois que vous déplacerez l'enceinte. Il est possible de reporter le Trueplay et d'effectuer cette calibration dans un second temps.
Les différents réglages des Symfonisk depuis les menus Sonos sont identiques aux autres appareils de la marque. Il est possible de renommer l'enceinte, de limiter le volume, de modifier le grave, l'aigu et d'activer le loudness. Ce dernier est toujours actif par défaut chez Sonos. Les touches sur les enceintes peuvent être désactivées, tout comme le voyant d'état. Pour les allergiques aux ondes, le WiFi peut être volontairement coupé. Il faudra alors forcément relier les Symfonisk à votre réseau filaire.
Mono, stéréo ou home cinema
Les Symfonisk sont des enceintes mono. Lors de leur installation, une étape vous propose d'associer deux Symfonisk identiques, deux modèles étagères ou deux modèles luminaires. Elles fonctionneront alors en stéréo. Il faudra veiller à les positionner correctement, pas trop espacées, afin de bénéficier du plaisir de l'image sonore et de l'ambiance restituées par la stéréo.Les barres de son Sonos comme l'amplificateur Sonos Amp sont configurables en mode home cinema. Pour cela, il faut leur ajouter des enceintes surround pour les voies arrière. Et bien tout comme la Sonos One, les Ikea Symfonisk remplissent ce rôle sans problème. Ce qui prouve une nouvelle fois la forte proximité des enceintes Ikea avec la gamme Sonos.
Une restitution dynamique un peu renfermée sur elle-même
Design mis à part, nous avons vu que les enceintes Ikea Symfonisk étaient finalement identiques à des enceintes Sonos. Forcément, nous les avons comparées avec la Sonos One afin de découvrir si des différences existent. Nous avons débuté par les écoutes séparées des deux modèles Symfonisk.En avant pour notre playlist de test Tidal et ses morceaux représentatifs de différents styles musicaux. Les deux modèles délivrent un son quasiment identique. La Symfonisk luminaire semble avoir un peu plus de coffre dans le grave, mais c'est subjectif. Toutes deux sont dynamiques dans le grave avec une bonne tenue en puissance. Le médium est creusé, il manque d'appui, mais l'aigu est détaillé, un peu en avant, pour une restitution fine des voix et des instruments. Le rendu est tout à fait satisfaisant pour des enceintes mono, supérieur à bon nombre de concurrentes souvent trop colorées et vite dépassées lorsque l'on monte le son.
Les Symfonisk sont en retrait sur l'ambiance. Le mono n'empêche pas une enceinte d'être vivante, d'avoir un son débordant de l'enceinte pour une écoute encore plus agréable. C'est le défaut de ces enceintes Ikea. Le son est renfermé sur lui-même. La musique reste collée à l'enceinte. Ce n'est pas rédhibitoire, mais c'est bien la différence essentielle avec la Sonos One.
La Sonos One offre une restitution plus ouverte avec plus de micro-détails. Ces derniers participent à donner une ampleur intéressante pour bien situer l'environnement de l'enregistrement. Avec la Sonos One, les voix sont plus ouvertes, plus présentes. Les Symfonisk sont définitivement plus plates. La hiérarchie est donc respectée.
Nous avons terminé par une écoute stéréo avec deux Symfonisk étagères positionnées à la verticale. L'image sonore restituée entre les deux enceintes est large avec un centre bien précis. L'ensemble est agréable mais il manque d'épaisseur. Les enceintes restent facilement décelables sans s'effacer devant la musique. En revanche, l'image sonore est d'une rare stabilité. Même si l'on n'est pas assis pile au centre des enceintes, la masse sonore reste audible d'une enceinte à l'autre avec un centre qui ne vient pas se coller à l'enceinte la plus proche.