Fitbit n'est pas avare en nouveauté pour la seconde mouture de sa célèbre Versa. Entre l'arrivée d'Alexa, l'adoption d'un écran AMOLED et une application revue de fond en comble, tout semble réuni pour faire le succès de cette smartwatch.
Tout ? Pas totalement, puisqu'une fois encore la marque américaine fait l'impasse sur le GPS, élément pourtant indispensable aux activités sportives. Un manque qui risque de faire grincer des dents plus d'un usager.
Fort heureusement, Fitbit conserve un prix toujours aussi attractif. On trouve la Versa 2 à partir de 199€. Les modèles Edition Spéciale sont quant à eux affichés à 229€.
Fitbit Versa 2 : une fiche technique améliorée mais encore imparfaite
On prend les mêmes et on recommence... Voici une expression qui semble parfaitement adaptée à la Versa 2. La fiche technique reste en effet très similaire à celle du précédent modèle, malgré quelques améliorations vraiment bienvenues.Voyez plutôt quelles spécifications nous offre cette smartwatch sport :
- Écran 1.39” AMOLED - Gorilla Glass 3
- Mémoire interne pour 300 morceaux en MP3 environ
- Wi-Fi 802.11 b/g/n, Bluetooth 4.0, NFC
- Assistant vocal Amazon Alexa
- Suivi de 15 sports
- Étanche 50 m
- Capteur cardio + SPO2
L'adoption de la dalle AMOLED et de l'assistant Alexa sont les plus grosses nouveautés de cette fin d'année. Le reste ne change pas et devrait être suffisant pour tenir la dragée haute à la concurrence.
L'absence de GPS est toutefois impardonnable pour une montre dédiée au sport, même à moins de 200€. Des smartwatches comme l'Amazfit Verge proposent mieux pour moins cher...
Notez aussi que le capteur de SPO2 est présent, mais qu'il n'est pas utilisable à l'heure actuelle. Fitbit ne semble d'ailleurs pas décidé à l'activer de sitôt. Pour tout dire, ce fameux capteur était déjà embarqué sur la Ionic et n'a jamais été mis en œuvre malgré les promesses de la société américaine.
Mais ne boudons pas notre plaisir, la Versa 2 reste une bonne montre comme nous allons le voir dans les paragraphes suivants.
Design : toujours aussi élégante
La première Versa était l'une des smartwatches les plus élégantes du marché, adoptant un boitier rectangulaire du plus bel effet. Il n'était donc pas question pour Fitbit de changer sa formule.La Versa 2 ressemble presque à s'y méprendre à son aînée. La nouvelle venue reste donc un vrai plaisir à porter au poignet, ne pesant que 42 grammes pour 1.2 cm d'épaisseur. Le boitier en métal du plus bel effet donne à la montre connectée un aspect robuste digne des modèles haut de gamme.
L'ensemble est même allégé visuellement avec la disparition des boutons latéraux du côté droit. Ceux-ci sont remplacés par le microphone destiné à la communication avec Alexa. Seul le bouton de gauche reste présent. Le côté tactile de la montre est donc mis en exergue. Certains regretteront toutefois la disparition des boutons qui servaient de raccourcis pour plusieurs fonctions.
Au dos de la smartwatch, on retrouve le capteur de rythme cardiaque avec une seule diode. Le capteur de SPO2 est aussi intégré, mais comme on l'a vu il n'est pas actif à l'heure actuelle.
Nous terminerons ce tour d'horizon avec les bracelets. La boite en contient deux pour les petits et grands poignets. Ceux-ci sont malheureusement propriétaires. Leur fixation n'est pas des plus aisées non plus. Les amateurs de mode seront toutefois aux anges avec le large catalogue de bracelets Fitbit qui les attend sur le site officiel de la marque.
Écran : les joies de la technologie AMOLED
La première mouture de la Versa utilisait un écran LCD d'excellente facture. La nouvelle version va carrément taper dans le haut du panier en passant à une dalle AMOLED. Fitbit ne précise pas sa définition, mais on peut estimer qu'elle reste proche de celle de l'ancien modèle. Ça ne pixelise pas comme sur la Polar Ignite, c'est donc un vrai plaisir pour les yeux !Les couleurs sont très équilibrées et la luminosité n'est jamais trop forte. Si l'écran ne s'allume pas aussi fort que celui de la Galaxy Watch - une référence dans le domaine - il est toutefois largement lisible en plein soleil. Au besoin, le mode Always On est aussi intégré afin de garder sous les yeux les informations essentielles comme l'heure ou le nombre de pas du jour.
La smartwatch de Fitbit n'a donc pas à rougir face à la concurrence plus haut de gamme. Elle surpasse même certains modèles dans le même segment tarifaire qu'elle.
FitbitOS : mieux mais pas encore parfait
Comme nombre de constructeurs, l'américain Fitbit a choisi de développer son propre système d'exploitation pour faire tourner sa montre connectée. Le constructeur est même allé plus loin puisqu'il propose son propre magasin de cadrans et applications, mettant à profit le savoir des ingénieurs récupérés lors du rachat de Pebble fin 2016.La mise en œuvre de ce système était malheureusement plutôt ratée sur la première Versa. Plantages, ralentissements et autres bugs faisaient partie du quotidien avec la montre sport. Mais ça, c'était avant !
Dotée d'un équipement plus performant, la Versa 2 tourne à merveille. Terminée la navigation lente bourrée de gels. Tout répond maintenant au doigt et à l'œil, c'est un sacré progrès qu'on ne peut que saluer.
L'interface en elle-même reste identique à 99% à celle de l'ancien modèle. L'écran principal affiche ainsi votre watchface. Un glissement vers la gauche donne accès aux applications. Un swipe depuis le bas affiche le résumé quotidien des activités avec la possibilité de personnaliser ce qu'on désire voir. Pour terminer, un glissement depuis le haut offre un accès aux notifications. C'est cette partie qui a été revue avec un accès à de plus nombreux paramètres que précédemment.
Les fonctions connectées sont relativement complètes. On peut voir les notifications du smartphone et y répondre soit avec la voix, soit avec des réponses pré-enregistrées. La petite mémoire interne permet d'embarquer de la musique en local et de l'écouter en connectant ensuite des écouteurs Bluetooth.
Le paiement sans contact est aussi possible grâce au service Fitbit Pay. Malheureusement, ce dernier est encore peu répandu en France. À peine une dizaine de banques - dont une majorité en ligne - sont compatibles. C'est le même constat qu'avec la Garmin Venu : dès qu'on sort des classiques Apple Pay et Google Pay, notre pays fait pâle figure dans le domaine du paiement mobile...
Mais la plus grosse nouveauté est bien évidemment l'arrivée d'Alexa. L'IA d'Amazon s'invoque avec un appui prolongé sur l'unique bouton de la tocante. Une fois l'écoute lancée, il suffit de parler dans le microphone. Celui-ci étant de piètre qualité, il faut presque coller la bouche dessus pour qu'il nous capte. On y perd pas mal en confort, c'est dommage.
Faute de haut-parleur, l'assistant vocal se contente d'afficher ses réponses à l'écran. Alexa fonctionne ici comme sur une enceinte connectée. Vous pouvez donc lui demander de programmer des rappels, savoir quel temps il va faire, éteindre une prise connectée, etc. C'est plutôt complet pour une si petite montre. Dommage quand même que l'assistant ne puisse pas interagir avec nos données sportives. Impossible de modifier l'objectif du jour ou de lancer une session de sport avec la voix. Mais qui sait de quoi sera capable Alexa dans quelques mois ?
Parlons maintenant des défauts de FitbitOS. Même si ce système a fait de gros progrès sur la Versa 2, il continue de trainer quelques casseroles plutôt gênantes. Le transfert de musique sur la mémoire interne est donc toujours aussi lourd. Il faut passer par la connexion Wi-Fi alors qu'il aurait été bien plus aisé de faire un simple copier/coller en passant par le câble USB et un explorateur de fichiers. Mais bon, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Autre défaut et pas des moindres : la pauvreté du magasin Fitbit. Celui-ci ne semble pas décoller et ne propose au final que peu d'applications intéressantes. Deezer et Spotify sont bien là mais demandent un abonnement payant. On peut se rabattre sur Strava pour le sport, mais ça ne va guère plus loin. Heureusement, la partie dédiée aux cadrans est plus fournie. Il n'est cependant toujours pas possible de sauvegarder les watchfaces sur la montre. Autant de petits défauts qui semblent provenir d'un autre âge mais qu'il faudra supporter au quotidien.
FitbitOS s'améliore quand même bien et devient globalement plus efficace malgré quelques comportements qu'on aimerait voir disparaître.
Application Fitbit : le grand renouveau
À l'occasion de la sortie de la Versa 2, le constructeur américain a opéré un gros ravalement de façade sur son application phare. Déjà très efficace à l'origine, elle devient encore plus agréable à utiliser au quotidien. Pour tout avouer, on dirait un mélange entre les applis Health Mate de Withings et Samsung Health du constructeur éponyme. On a vu pire comme modèles !Le tableau de bord principal affiche toutes les données récoltées par la montre connectée :
- Nombre de pas
- Étages montés
- Distance parcourue
- Calories brûlées
- Minutes actives
Le reste de l'affichage est personnalisable à volonté. Il se décompose en plusieurs sections, chacune dédiée à un aspect de la santé : suivi de sommeil, exercices réalisés durant la semaine, rythme cardiaque, alimentation... C'est très complet même si on n'atteint pas le même niveau que chez Garmin.
Un appui sur chaque section affichera un graphique et des données plus complètes. Mention particulière pour le suivi des aliments qui est vraiment très bien fait. Celui-ci n'est d'ailleurs pas sans faire penser à MyFitnessPal, la référence du domaine.
Globalement, les sportifs débutants y trouveront largement leur compte. Mais pour aller plus loin, il faudra malheureusement passer à la caisse. Fitbit propose en effet de nombreux exercices avec animations à l'écran via son programme Fitbit Coach, mais ce dernier est payant. Par défaut, vous ne pourrez accéder qu'à trois sessions de coaching aléatoire par jour. L'abonnement mensuel vous en coûtera 9.01€/mois alors que le forfait annuel est à 45.12€. Cette seconde formule est clairement plus avantageuse.
Passons maintenant à la qualité de relevés. La Fitbit Versa 2 s'en sort plutôt bien. Le suivi du sommeil semble en particulier très précis, détectant sans souci les nuits agitées. Le constructeur américain propose d'ailleurs un nouvel indicateur sous la forme d'un score de 0 à 100, comme chez Withings. Durant nos essais, ce score était en phase avec la qualité ressentie de nos nuits.
Le suivi du rythme cardiaque est correct, bien que moins précis que sur les montres haut de gamme. C'est surtout l'absence de GPS qui pénalise la Versa 2. Il faut prendre le smartphone avec soi lors des exercices pour qu'il capture le tracé avec sa propre puce GPS. Selon le modèle employé, la qualité sera plus ou moins aléatoire. Notre Pocophone F1 de test affichait ainsi un tracé légèrement erratique suite à nos sessions de sport...
Les sportifs les plus assidus passeront donc leur chemin pour s'orienter vers des montres connectées plus haut de gamme et surtout mieux équipées. La Versa 2 se destine clairement au grand public, en particulier aux personnes qui voudraient commencer à entretenir leur santé de façon plus régulière.
Autonomie : jusqu'à 6 jours de plaisir
La première Versa était déjà une bonne élève dans le monde des smartwatches sport. Sa petite sœur suit la même voie, Fitbit annonçant jusqu'à 6 jours d'autonomie. Nos tests montrent que le constructeur n'exagère pas ce temps puisque nous avons tenu environ cinq jours et demi avec une seule charge. Notez quand même que nous avions désactivé l'allumage automatique de l'écran lors du soulèvement du poignet. Si vous activez le mode Always On, la batterie tiendra difficilement plus de trois jours.Cette belle autonomie est en partie due à l'absence de GPS interne. Une session d'entrainement ne consommera pas autant d'énergie qu'avec une montre qui embarque une telle puce. Ce qu'on perd en précision, on le gagne finalement en durée de vie.
La recharge se fait toujours via un dock propriétaire, très semblable à celui de la première Versa. Le petit détail qui fâche réside surtout dans l'emplacement du fil : directement dessous le dock plutôt que sur le côté. L'accessoire de chargement est donc moins stable, marquant une régression dans son confort d'utilisation. Petite consolation, la montre est parfaitement maintenue en place par les pinces du dock et ne risque pas de se détacher en cas de chute.
La charge complète de la Versa 2 vous demandera environ deux heures, ce qui est dans la moyenne actuelle du marché.
Fitbit Versa 2 : le verdict de Clubic
Que d'améliorations sur cette Versa 2 : nouvel écran de meilleure qualité, ajout d'un assistant vocal, système d'exploitation plus stable et réactif, application revue de fond en comble, autonomie toujours aussi bonne... Tout ça au même prix qu'avant. Faut-il pour autant craquer ?Pas forcément. En effet, la Versa 2 se traine l'absence de GPS comme un énorme boulet. C'est quasiment impardonnable sur une montre connectée qui se destine avant tout aux sportifs. Difficile aussi de passer à côté du magasin Fitbit peu fourni en applications. Quant aux entrainements avec Fitbit Coach, il faut passer à la caisse pour en bénéficier pleinement. Difficile à avaler face à des concurrentes comme la Polar Ignite ou la Garmin Venu qui vont plus loin dans le coaching sans imposer de surcoût...
L'achat de la Versa 2 se devra donc d'être particulièrement réfléchi, surtout si vous êtes un sportif exigeant. On vous la recommande plutôt si vous cherchez une montre connectée pour vous mettre doucement au sport avant de passer à la vitesse supérieure dans quelques années.
Pour aller plus loin, découvrez notre comparatif des meilleures montres connectées.