© petovarga / Shutterstock
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Le groupe minier français Eramet veut devenir un acteur majeur dans ce secteur et aider l'Europe dans ses efforts vers la souveraineté économique.

Il est presque impossible de se passer des batteries lithium-ion aujourd'hui. Ordinateurs, téléphones, montres, outils… Même nos voitures en sont de plus en plus souvent équipées, et en grande quantité. La demande explose, et son impact sur l'environnement, avéré, engendre autant de défis que son poids politique et économique sur les pays qui ne disposent pas des matériaux nécessaires à leur fabrication.

Broyer des batteries pour en fabriquer de nouvelles

Avec plusieurs centaines de milliers de véhicules électriques en circulation rien qu'en France, et encore plus dans les années à venir, le nombre de batteries hors d'usage devrait augmenter très rapidement. Si leur fabrication nécessite des matières premières dont le stock n'est pas infini, le poids de ces déchets sur l'environnement pourrait aussi devenir considérable. Leur fin de vie devient donc un enjeu essentiel, et c'est à ce niveau que le minier Eramet souhaite intervenir.

Ce dernier démontre depuis plusieurs années des compétences solides en matière de recyclage de batteries et souhaite désormais passer à la vitesse supérieure. Avec le soutien financier de l'Union européenne, et en partenariat avec Suez et deux universités, dont Paris Tech, Eramet installe actuellement un projet pilote près de son centre de recherche de Trappes, dans les Yvelines. Baptisé ReLieVe, ce démonstrateur devrait dès cet été commencer à broyer des batteries pour produire de la « blackmass », un mélange de métaux tels que le nickel, le cobalt ou le graphite. Une fois séparés, ils serviront à fabriquer de nouveaux appareils.

Des enjeux économiques pour l'Europe

Le recyclage des batteries nécessite beaucoup d'énergie, entre autres impacts sur l'environnement, et n'a pas encore démontré sa viabilité économique. Mais cela devrait changer dans les années à venir, tant il pourrait représenter un immense potentiel économique, et tant l'Europe ne dispose pas en quantité suffisante des matériaux nécessaires à la production de nouvelles batteries. Eramet souhaite clairement s'inscrire dans une dynamique de souveraineté industrielle de l'Europe en voulant participer à une nouvelle économie circulaire sur le continent.

Si les résultats du projet pilote sont concluants, une usine de traitement à grande échelle devrait être construite dans les environs de Dunkerque à l'horizon 2025-2026, avec une capacité de traitement de 200 000 batteries de voitures électriques par an. Même si de nouvelles technologies pleines de promesses pour le développement durable pourraient équiper nos appareils dans les décennies à venir, cette initiative est plus que bienvenue. D'autant plus que le concept de crise énergétique gagne du terrain dans l'esprit et les mœurs des citoyens européens.

Sources : Le Figaro, Eramet