Voilà une chronique que j'ai hésitée à écrire : l'objectif du Veilleur d'écran[s] est de conseiller de bonnes, voire très bonnes séries, or Lucifer m'a autant émerveillé et diverti qu'elle m'a fait rouler des yeux d'ennui et de déception. À l'instar du personnage principal incarné par Tom Ellis, cet article possède donc deux visages.
- Vous aimez les séries policières procédurales avec un twist
- Vous appréciez les personnages charismatiques avec de la répartie
- Le mélange réalisme/fantastique vous botte
- Vous ne supportez pas les séries avec un gros cœur procédural
- Vous n'êtes pas motivés par la baisse de qualité des dernières saisons
- Des anges et des démons dans votre policier ? Et puis quoi encore ?
Le veilleur d'écran[s] S08E07 📺 : Lucifer
Dans un contexte où l'offre en matière de séries n'a jamais été aussi pléthorique, le Veilleur d'écran[s] se propose d'être votre guide à travers les saisons. Qu'il s'agisse d'une ancienne série aujourd'hui culte, d'un carton récent ou d'un show plus anonyme, cette chronique vous aidera à ne perdre votre temps qu'en bonne compagnie.
Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série. Ou en tout cas les musiques célèbres chantées par les acteurs et actrices dans le show à différentes occasions, car la majorité de la musique utilisée dans Lucifer provient d'artistes connus. À l'instar de Suits d'ailleurs, les gens en charge de la musique ont d'excellents goûts, obligeant à sortir Shazam très régulièrement :
Fiche technique Lucifer
Genre | Fantasy, Drame, Policier |
Réalisation | Tom Kapinos |
Editeur | Aggressive Mediocrity, DC Entertainment, Jerry Bruckheimer Television |
Plateforme | Netflix |
Nombre de saisons | 6 |
Nombre d'épisodes (Total) | 93 |
Classification | Déconseillé aux moins de 10 ans |
Lucifer : Satan à se gâter
Maintenant qu'elle est terminée (à moins que Netflix n'ait encore la mauvaise idée de forcer avec une septième saison), je peux enfin vous parler de Lucifer. Initialement proposée par la Fox, qui l'annula à l'issue de sa troisième saison faute d'audiences suffisantes, la série a été récupérée par Netflix qui s'est chargé de conclure l'intrigue dans la quatrième saison, avant de tirer sur la corde avec une cinquième et sixième saisons.
La série, créée par Tom Kapinos (Californication) s'inspire du personnage présent dans plusieurs comics DC et créé par Neil Gaiman (Good Omens et The Sandman, d'où provient d'ailleurs Lucifer), Sam Kieth et Mike Dringenberg. Ici, l'ange déchu Lucifer Morningstar (Tom Ellis) en a assez de garder les Enfers et décide de remonter vivre sa meilleure vie parmi les humains.
Or, alors qu'il profite de tout sans vergogne, possède une boîte de nuit et ne cache pas sa véritable identité (mais personne ne le prend évidemment au sérieux), il se retrouve impliqué dans un meurtre. De fil en aiguille, Lucifer va alors devenir consultant pour la police de Los Angeles et épauler la détective Decker (Lauren German) dans son travail. Bien entendu, le Paradis ne voit pas cela d'un bon œil et envoie l'ange Amenadiel (D.B. Woodside) pour le convaincre de retourner en Enfer.
L'aile ou la cuite
Ainsi, Lucifer est ce que j'appelle une « série policière procédurale avec un twist ». Presque chaque épisode dispose d'une enquête unique, tandis que plusieurs fils rouges se développent en parallèle saison après saison. Toutes les affaires policières sont loin d'être passionnantes et leurs détails et spécificités, qui sont souvent un prétexte pour faire réaliser quelque chose à un personnage pour le faire progresser scénaristiquement, sont rarement amenés très finement. Mais si vous aimez les séries procédurales et que vous n'êtes pas trop exigeants sur ce front, Lucifer fera tout à fait le job.
« j'ai des sentiments véritablement variés et contradictoires à l'égard de Lucifer »
En revanche, c'est au niveau de ses intrigues de fond que le show brille le plus. Surtout durant certaines saisons (2, 3 et 4 à mon humble avis), où certains rebondissements fonctionnent vraiment bien et compensent les quelques incohérences et faiblesses de la série. La première met un peu de temps à trouver son rythme, tandis que les saisons 5 et 6, qui ne sont pas totalement à jeter, manquent réellement d'un « quelque chose » et pêchent côté rythme, ne parvenant pas à intéresser pleinement le spectateur.
Deux salles… (saison 2)
…deux ambiances… (saison 6)
Heureusement, autour du duo central gravitent des personnages secondaires qui, à mon sens, font le sel de Lucifer jusqu'au bout. Entre le naïf et complexe Dan (Kevin Alejandro), souffre douleur gratuit de Lucifer, la psychologue Linda Martin (Rachael Harris) qui doit subir et résoudre les crises existentielles de notre héros, la démon badass et grande gueule Maz (Lesley-Ann Brandt), l'experte scientifique geek et adorable Ella (Aimee Garcia) ou encore la jeune et attachante Trixie, le show regorge de personnages marquants. Tous sont déjà solides individuellement, mais quand ils s'associent le résultat est d'une alchimie incroyable, aussi bien sur le registre de l'humour que du drame.
Le Diable au tein
Impossible également de ne pas apprécier le passage de quelques guests ou personnages bibliques connus dont je tairai l'identité, et si vous êtes amateurs de passages chantés, vous devriez apprécier certains épisodes (avez-vous lancé la musique en intro d'article ?). Lucifer n'est pas non plus avare en épisodes un peu originaux (dans la dernière saison il y en a un presque entièrement en dessin animé, par exemple).
En fin de compte, j'ai des sentiments véritablement variés et contradictoires à l'égard de Lucifer. Je ne peux que vous recommander chaudement les premières saisons au moins, tant on y rit, portés par certaines intrigues surprenantes ou poignantes qui fonctionnent à merveille, et tant la plupart des personnages sont bien écrits et interprétés. Mais il faudra également faire avec quelques creux, dont les deux dernières saisons, poussives et beaucoup moins convaincantes.
Netflix semble avoir oublié que le Diable est dans les détails en proposant trop rapidement à Lucifer une suite qui tombe trop souvent à côté.
La série, créée par Tom Kapinos (Californication) s'inspire du personnage présent dans plusieurs comics DC et créé par Neil Gaiman (Good Omens et The Sandman , d'où provient d'ailleurs Lucifer), Sam Kieth et Mike Dringenberg. Ici, l'ange déchu Lucifer Morningstar (Tom Ellis) en a assez de garder les Enfers et décide de remonter vivre sa meilleure vie parmi les humains.
- Vous aimez les séries policières procédurales avec un twist
- Vous appréciez les personnages charismatiques avec de la répartie
- Le mélange réalisme/fantastique vous botte
- Vous ne supportez pas les séries avec un gros cœur procédural
- Vous n'êtes pas motivés par la baisse de qualité des dernières saisons
- Des anges et des démons dans votre policier ? Et puis quoi encore ?
Les 6 saisons de Lucifer sont disponibles au catalogue Netflix.
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