Le service de streaming représente chaque jour un quart du trafic Internet français. Plus généralement, seuls quatre fournisseurs américains se partagent plus de la moitié de la bande passante sur le territoire hexagonal.
L'Arcep va publier cet après-midi un rapport sur l'état d'Internet en France en 2018 et un chiffre particulier va probablement attirer l'attention.
Quatre acteurs américains se partagent plus de la moitié du trafic français
Selon les études réalisées par le régulateur des télécoms, Netflix représente chaque jour près de 23 % du trafic en France. La progression est spectaculaire, car le service de streaming ne pesait que 14 % du trafic en 2017.Ce pourcentage confirme la croissance ininterrompue de Netflix en France, qui comptabiliserait selon les derniers chiffres obtenus plus de 5 millions d'abonnés moins de cinq ans après son lancement. C'est déjà plus que Canal+, la chaîne à péage historique, qui ne comptabilisait plus que 4,73 millions à la fin de l'année 2018.
Plus généralement, l'étude montre la domination des services américains sur l'Internet français. Netflix, Google, Facebook et Akamai représentent à eux seuls 53 % du trafic en France. Les trois premiers proposent de la vidéo en streaming, un service exigeant en bande passante et qui explique leur position dans ce classement.
Akamai, quant à lui, est un Content Delievry Network (CDN) qui fournit des serveurs cache à différents grands acteurs du web comme Microsoft ou Apple, et permet de déposer les contenus au plus proche des utilisateurs français, sans avoir à se connecter sur des centres de données à l'étranger.
Une concentration qui irait contre le concept de neutralité du net
Cette concentration de la consommation web vers ces quatre sociétés commence à alerter les autorités, à commencer par le président de l'Arcep Sébastien Soriano.« Les "big tech" sont en train de se doter d'avantages structurels avec une maîtrise de plus en plus forte de leurs infrastructures comme des câbles sous-marins ou la possibilité d'installer des serveurs chez les opérateurs. Pouvoir se déployer à cette échelle n'est pas donné à tout le monde. Cela leur permet de distancer les autres », explique-t-il.
Cette situation pourrait remettre en cause à moyen terme le concept de neutralité du net. De nouveaux services, aux moyens limités, ne pourraient pas se permettre de contracter des accords d'interconnexions avec les FAI qui leur imposeraient des limitations techniques, jouant en faveur des sociétés américaines.
L'Arcep, par ces études annuelles, veut donc sensibiliser les utilisateurs au danger d'un Internet centralisé autour de trois ou quatre plateformes uniques. Pour l'instance de régulation, seuls les internautes ont le pouvoir de changer le rapport de force en modifiant leurs habitudes de consommation numérique.
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