À défaut d'une union politique solide, l'Europe unifie ses télécommunications. La commission des communautés européennes a publié, vendredi, son rapport d'avancement sur le marché unique européen des communications électroniques 2007. Il en ressort que "l'accroissement des recettes se poursuit dans le secteur en raison de l'augmentation constante du chiffre d'affaires du service fixe à haut débit et du service mobile. Dans le même temps, les consommateurs ont bénéficié d'un renforcement de l'environnement concurrentiel qui s'est traduit par une baisse des prix".
Tout d'abord, l'étude confirme que le secteur des télécommunications constitue le segment le plus important du marché des technologies de l'information et des communications (TIC) puisqu'il représente à lui seul près de 44% de sa valeur totale. Il contribue pour environ 12% à l'augmentation de la productivité du travail et ses recettes sont estimées à 293 milliards, soit 4 milliards de plus qu'en 2006.
Passant à 137 milliards estimés, les recettes de la téléphonie mobile ont, quant à elles, augmenté de 3,8%, légèrement moins que l'année précédente. Par contre, la pénétration continue à augmenter, avec un taux théorique de 111,8% de la population. Les SMS représentent environ 14% des recettes totales en 2007, tandis que le taux de pénétration de la 3G est passé de 11% à la fin de 2006 à 20% estimés à la fin de 2007, ce qui représente plus de 88 millions d'abonnements.
En ce qui concerne la tarification du marché unique, la tâche est plus ardue. La moyenne des tarifs est passée pour la première fois cette année sous la barre des 10 centimes et, à 9,67 centimes, enregistre une baisse de 12% par rapport à octobre 2006. Il y a toutefois de grandes différences tarifaires entre les États membres (de 1,93 centime à Chypre à 22,37 centimes en Estonie) et la moyenne reste 8,7 fois plus élevée que la moyenne des tarifs de terminaison d'appel fixe.
Alors que les recettes de la téléphonie vocale fixe continuent, elles, à baisser d'environ 5% et représentent désormais 79 milliards d'euros, le secteur du haut débit a engendré, pour sa part, des recettes estimées à 62 milliards d'euros. Ainsi, le nombre de lignes fixes pour l'accès à haut débit dépassait les 99 millions au 1er janvier 2008 contre 80 millions en janvier 2007. Et le taux moyen de pénétration dans l'UE est passé de 16,3% en janvier 2007 à 20% un an plus tard. En juillet 2007, le Danemark et les Pays-Bas avaient d'ailleurs le taux de pénétration le plus élevé au monde. Huit pays de l'Union ont effectivement, aujourd'hui, un taux de pénétration du haut débit plus élevé que celui des États-Unis. Avec près de 80% de toutes les lignes, la DSL reste donc, de loin, la technologie d'accès à haut débit qui prédomine dans l'UE. Cependant, les lignes DSL ont vu changer leur position relative par rapport aux autres technologies et enregistré une croissance de 22,4% en 2007 contre 34,5% en 2006. Car, dans le même temps, d'autres technologies, surtout le câble, mais aussi la fibre jusqu'à l'abonné (FTTH), la boucle locale sans fil (WLL) et mobile, commencent à offrir des possibilités de concurrence significative entre plateformes. Reste donc à se lancer dans une technologie d'avenir, afin d'harmoniser le marché unique européen des communications électroniques.