Sur un marché des télécoms en ébullition, Deloitte fait le point sur les « grandes » tendances du secteur pour l'année 2008. Selon le cabinet d'audit et de conseil, les opérateurs historiques transforment enfin en opportunités ce qu'ils considéraient comme des menaces : ouverture du marché à la concurrence, rupture technologique (web 2.0, virtualisation, logiciel en tant que service/SaaS, etc.) Et ce malgré les exigences des instances régulatrices face à la montée en puissance des débits et des communications électroniques.
Sur ce point, l'évolution du marché en matière de sécurité et d'identification numérique est une bonne nouvelle pour de nombreux acteurs du secteur : opérateurs, fournisseurs d'accès internet éditeurs, équipementiers, etc. La même tendance se dessine pour la protection des actifs numériques, le traitement, le stockage et la confidentialité des données. Cependant, observe Etienne Jacquemin, associé Deloitte en charge des technologies/médias/télécoms, trouver le bon équilibre ne sera pas chose facile : « l'apprentissage et le libre choix du niveau de confidentialité laissé aux internautes sont des éléments clés, sachant que l'abandon d'un peu de vie privée et d'anonymat permet des coûts plus bas, voire la gratuité de services en ligne ». Il ajoute que le secteur gagnerait à cibler un plus large public, notamment les seniors.
Côté mobile, les marchés développés arrivent à saturation, les opérateurs et leurs partenaires se tournent vers les marchés émergents où le mobile à 10 dollars peut répondre à la demande de certaines populations. Quant aux opérateurs des pays émergents, ils vont rester en 2008 la cible d'acquisitions de la part de ceux des pays développés, en quête de relais de croissance, estime Deloitte. Le 7 septembre prochain, rappelle le groupe, le GSM soufflera ses 21 bougies : « plus de 700 réseaux GSM répartis dans plus de 200 pays devraient ce seul jour transporter 16 milliards de minutes d'appels et 6 milliards de SMS, générant 1,6% du produit intérieur brut mondial ».
Globalement, le mobile à très bas prix, comme dans l'univers du PC (l'XO de One Laptop per Child, le Classmate PC d'Intel, l'Eee PC d'Asus, etc.), a de l'avenir. Enfin, souligne Etienne Jacquemin, « incorporer la technologie de la connectivité mobile aux équipements (ordinateurs, véhicules...) pourrait augmenter de plusieurs milliards le nombre de mobiles en circulation et fortement stimuler la croissance du marché de la transmission de données par mobile. » Dans les pays riches, le téléphone mobile n'est plus limité à l'extérieur, il devient le terminal privilégié du domicile avec la TV et le PC.