La presse quotidienne en berne. Un mouvement de grève, soutenu par le Monde Interactif, entraîne la non-parution du journal Le Monde ce lundi 14 avril 2008 (daté de mardi).
Les syndicats du personnel (CFDT, CGT, SNJ) s'opposent à l'application du plan présenté vendredi dernier par le président du directoire, Eric Fottorino, pour rééquilibrer les comptes du groupe à l'horizon 2010. Ce plan prévoit la suppression de 130 postes au sein de la société éditrice du Monde (SEM), sur un effectif d'environ 600 salariés. Parallèlement, la cession d'entités déficitaires du pôle magazine est envisagée : Fleurus Presse, les Editions de l'Etoile/Les Cahiers du Cinéma, le mensuel Danser et le réseau de librairies La Procure.
L'intersyndicale a déclaré dans un communiqué : « exiger que la direction s'engage dans un véritable dialogue social afin que, d'une part, ce plan se fasse sur la base de départs volontaires non contraints, et d'autre part, que toutes les entités du groupe soient maintenues. » Dans ce contexte tendu, les personnels du Monde Interactif ont exprimé leur solidarité à leurs collègues, en s'opposant à la publication sur LeMonde.fr, lundi, d'articles en provenance du journal papier. Depuis la création du quotidien en 1944, il s'agit de l'unique grève menée pour des raisons internes. Et pour cause !
Coûts de production élevés, revenus publicitaires en baisse, chute des ventes, concurrence du web... la presse quotidienne nationale n'a pas d'avenir en l'état. De 1990 à 2005, le chiffre d'affaires de la PQN aurait baissé de plus de 15%, d'après la Direction du développement des médias. Le Monde, pour sa part, a affiché une perte de 20 millions d'euros en 2007. Globalement, son endettement s'élève à 150 millions d'euros.