Le coup d'état d'Icahn ?
La date limite de dépôt des candidatures pour le futur conseil d'administration est fixée au 3 juin prochain. Outre Icahn, d'autres actionnaires auraient manifesté leur intérêt à l'égard des neuf places disponibles. Ceux-ci n'ont toutefois pas publiquement fait savoir s'ils étaient en faveur d'un rapprochement avec Microsoft, d'une cession pure et simple ou d'une indépendance sauvegardée.
Icahn, dont le projet ne suscite pas l'approbation de l'actuel conseil d'administration, vient de recevoir le soutien d'une grande fortune américaine. T. Boone Pickens, l'un des noms légendaires de la finance pétrolière, vient ainsi d'acheter dix millions d'actions Yahoo, en indiquant à la chaine CNBC qu'il suivrait Icahn dans la reprise de tractations avec Microsoft. Icahn disposerait déjà pour sa part de quelque 59 millions de titres, soit environ 4% du capital de Yahoo.
Ballmer souffle le chaud et le froid
Pendant que prennent forme les futures luttes intestines qui ne risquent de secouer Yahoo durant l'été, Microsoft continue de son côté à souffler le chaud et le froid. Vibrant défenseur du projet d'acquisition de Yahoo en février dernier, Steve Ballmer a déclaré jeudi lors d'une conférence tenue à Moscou que cette opération n'avait finalement rien de stratégique pour l'éditeur de Redmond. Après qu'une première offre à 31 dollars par action eut été refusée par Yahoo, Microsoft avait pourtant accepté de relever sa proposition à 33 dollars, soit un montant total de 47,5 milliards de dollars, qui correspondrait à peu près à la somme dont dispose la firme pour sa croissance externe.
« Vous pouvez en faire, des choses, avec 50 milliards de dollars », a commenté Ballmer, avant de confirmer que la stratégie de Microsoft serait maintenant de s'associer avec Yahoo ou de racheter certaines de ses activités plutôt que de se lancer dans une OPA globale. Microsoft, qui peine à faire décoller son moteur Live Search, serait prêt à racheter les actifs de Yahoo en matière de recherche en ligne. L'été s'annonce mouvementé.