Annoncée en janvier, la mutation d'Agoravox sera effective le 18 juin 2008. Passé du statut de société commerciale à celui de fondation, le média citoyen francophone entend préserver son indépendance éditoriale et financière dans l'univers des contenus générés par les utilisateurs.
En début d'année, Carlo Revelli, co-fondateur du site, déclarait avoir rejeté les propositions d'investisseurs valorisant Agoravox « grosso modo comme l'a été le quotidien Libération lors de sa dernière augmentation de capital ». Revelli a choisi de privilégier de « nouveaux modèles » qui permettent de « concilier éthique et quête de neutralité informationnelle ». L'objectif ? « Garantir l'engagement d'AgoraVox en faveur de la liberté d'expression [...] développer AgoraVox [...] perfectionner le modèle afin de le reproduire en lançant éventuellement d'autres sites participatifs ».
Fondée et basée à Bruxelles, la fondation veut mettre en place « une véritable communauté d'agoravoxiens » et promouvoir le dialogue entre rédacteurs et lecteurs, entre journalistes professionnels et amateurs, à travers la création d'une association, la « Société des rédacteurs d'Agoravox », dont les statuts devraient être définis en juillet. Suivront, la tenue d'une assemblée générale qui permettra d'élire son conseil d'administration et de constituer le bureau. A noter : seuls les rédacteurs ayant publié un minimum de quatre articles sur Agoravox pourront adhérer à l'association. Par ailleurs, la SRA disposera d'un siège au conseil d'administration d'Agoravox.
Inspiré par le Sud-Coréen OhMyNews, Agoravox se consacre, depuis sa création en 2005, à l'actualité vue par les internautes. Pour survivre, Agoravox a besoin de moyens. Dans un communiqué, Carlo Revelli souligne à ce sujet : « à partir du moment où Agoravox évolue au sein d'une fondation, il est important de trouver des sources de financement qui puissent permettre au site de s'améliorer. D'une part, il y aura prochainement un appel aux dons auprès des lecteurs volontaires qui souhaitent librement financer cette aventure comme le fait Wikipedia. D'autre part, nous irons aussi à la recherche de mécènes qui souhaitent favoriser la liberté d'expression ».