Après avoir rejeté l'offre de Microsoft et conclu un accord publicitaire avec Google, Yahoo tenterait de se réorganiser à l'heure où certains membres de son exécutif s'éloignent, à l'heure où ses actionnaires fulminent. Qui veut perdre des millions ?
A la suite du milliardaire américain Carl Icahn, un autre actionnaire minoritaire de Yahoo, Mark Nelson (Mithras Capital) a demandé à Microsoft de présenter directement aux actionnaires du portail sa dernière offre, non plus un rachat, mais une prise de participation. Nelson, qui détient 1,7 million d'actions Yahoo, estime qu'une telle initiative permettrait aux actionnaires de déterminer si la valeur de l'offre est réellement plus intéressante que le partenariat signé par la direction de Yahoo avec Google, son grand rival. « jusqu'ici nous n'avons pas été capables de faire entendre notre avis. Si Microsoft a effectivement une proposition supérieure, que (la société) expose ses arguments », a déclaré Mark Nelson jeudi à l'agence Reuters.
Parallèlement, des dirigeants de Yahoo ont quitté ou s'apprêteraient à quitter le navire, d'après Techcrunch : Vish Makhijani, directeur en charge de Yahoo Search, Brad Garlinghouse, responsable des services, Qi Lu, VP search et technologies publicitaires. Le départ de Jeff Weiner, VP de la division réseau, a été confirmé. Pour tenter de relancer la dynamique, la direction exécutive de Yahoo, en particulier sa présidente Susan Decker, chercherait à centraliser certains départements du groupe. « D'après des sources proches du dossier » citées par le Wall Street Journal, la recherche web, la messagerie et l'unité 'page d'accueil' de Yahoo formeraient une même organisation globale dans un avenir proche. Le but ? Assurer des synergies et améliorer la communication au sein du groupe. Les beaux jours de Jerry Yang, fondateur et CEO du portail, seraient-ils comptés ?
Jeudi 19 juin 2008, à la clôture du Nasdaq, l'action Yahoo a chuté de 18 cents à 22,73 dollars.