ICANN : libéralisation des domaines internet oui, mais à quel prix ?

Ariane Beky
Publié le 27 juin 2008 à 13h32
00337542-photo-logo-icann.jpg
L'annonce de la libéralisation des extensions génériques sur internet, avant même la décision officielle du 26 juin 2008, nécessite de plus amples explications. Après avoir déclaré le 23 juin dans Les Echos : « dès le premier trimestre 2009, les 1,3 milliard d'internautes pourront acquérir des adresses génériques », Paul Twomey, directeur général de l'ICANN, organisation de supervision du Net et des noms de domaine, a nuancé ses propos le lendemain.

Dans un entretien accordé à mailclub.info, Twomey a souligné : « le mécanisme de base de conception d'une nouvelle extension comprend le paiement de frais d'application, plus des frais administratifs de gestion (...) on peut s'attendre à un nombre à 6 chiffres en dollars américains ». Autrement-dit, le ticket d'entrée pour un dossier de candidature sera rédhibitoire pour de nombreux internautes. Par ailleurs, Twomey a ajouté que « les candidats devront ensuite passer un test en présentant leur business plan et leur programme et que leur capacité technique à gérer un nouveau registre sera également évalué ». Bref, la libéralisation cible en priorité les entreprises et le secteur public, la Ville de Paris, par exemple.

Finalement, le conseil d'administration de l'ICANN a donné, jeudi, son « feu vert de principe » à la libéralisation de noms de domaine génériques et a déclaré : « une version finale du plan de mise en oeuvre du projet doit être approuvé par le conseil de l'ICANN avant le lancement du nouveau processus. Cette version devrait être publiée debut 2009 ». NetEco.com a interrogé sur ce sujet Loïc Damilaville, directeur général adjoint de l'AFNIC (Association française pour le nommage internet en coopération), une des organisations conviées à la réunion internationale de l'ICANN, la semaine dernière à Paris. Loïc Damilaville a indiqué : « les détails sur les modalités d'implémentation du projet seront précisés ultérieurement... le processus sera long et complexe ». Avant d'ajouter : « je continue à m'interroger sur les raisons qui ont poussé Paul Twomey a faire une annonce aussi fracassante le 23 juin ».

Il n'est pas le seul à s'interroger : Quel budget devra débourser une entreprise pour protéger ses marques ? La protection des noms de pays et des institutions sera-t-elle assurée ? Le processus va-t-il largement profiter à l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) ? L'organisation, créée en 1998 à l'initiative du Département américain du commerce, touche une somme sur chaque nom de domaine vendu : près de 162 millions de sites web enregistrés avec l'un des 21 domaines disponibles à ce jour, dont 72 M en '.com', 12 M en '.de' et 1,1 M en '.fr'.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles