Après les Etats-Unis, l'Europe ouvre à son tour une investigation formelle sur l'accord publicitaire signé entre Yahoo et Google. L'exécutif européen cherche à déterminer si ce partenariat risque effectivement d'entraver la concurrence au sein de l'espace économique européen, a indiqué lundi Jonathan Todd, porte-parole de la Commission européenne cité par Bloomberg.
Du côté de Google, William Echikson, porte-parole installé à Bruxelles, a affirmé : « l'accord étant limité aux sites américains de Yahoo et de Google, il n'aura pas d'impact significatif en Europe ». Avant d'ajouter : « nous coopérons, bien sûr, avec la Commission et sommes persuadés qu'elle aboutira à la même conclusion ». Qui vivra, verra... En juin dernier, Google et Yahoo ont signé cet accord publicitaire « non exclusif ». Celui-ci autorise Google à placer des publicités sur les sites web de Yahoo. Google, référence des moteurs de recherche et des liens sponsorisés, estime que ce partenariat rapportera 800 millions de dollars de revenus par an.
La semaine dernière, le Département américain de la justice (US DOJ) a indiqué avoir engagé l'avocat Sanford Litvack, spécialiste des problématiques de concurrence, pour étudier le dossier. Microsoft qui, plus tôt cette année, a tenté d'acquérir Yahoo pour la somme de 44,6 milliards de dollars, a qualifié l'accord Yahoo/Google d'anticoncurrentiel, d'autant plus que Google est, depuis le printemps dernier, propriétaire de la régie DoubleClick. Par ailleurs, des annonceurs réunis au sein de l'Association of National Advertisers (ANA) ont récemment demandé à l'US DOJ de bloquer l'accord Yahoo/Google. Enfin, l'Association mondiale des journaux (World Association of Newspapers ou WAN) installée à Paris, a fait la même demande auprès des autorités américaines et européennes.