Faire du passage à IPv6 une priorité nationale ? C'est l'idée que défendent certains représentants de l'organisme étatique China Internet Network Information en Chine : ils estiment en effet que le parc d'adresses IP actuellement disponibles sera tari d'ici 830 jours, soit en 2011. Au delà de cette date, les 4,2 milliards d'adresses IP autorisées par le réseau actuel seront complètement saturés, et il sera de plus en plus difficile de créer de nouvelles connexions à Internet.
Aujourd'hui, l'essentiel des infrastructures Internet repose sur le protocole IPv4, au sein duquel chaque périphérique connecté au réseau dispose d'un identifiant unique, son adresse IP. Avec Ipv4, cet identifiant est une série de 32 caractères binaires, et le réseau ne permet qu'un total de 232 adresses, bientôt épuisé. Le protocole IPv6 prévoit quant à lui que l'identifiant soit codé sur 128 bits, ce qui ouvre la voie à un parc mondial quasi illimité (le nombre d'adresses est alors égal à 2128, ce qui donne un nombre de l'ordre de 34 suivi de 37 zéros).
Selon le China Internet Network Information, la transition vers IPv6 serait déjà bien amorcée en Europe et aux Etats-Unis, mais n'aurait qu'à peine commencé en Chine. Elle suppose en effet l'implication de l'ensemble des acteurs et tout particulièrement des opérateurs et fournisseurs d'accès qui doivent opérer certaines modifications au niveau de leurs équipements.
Pour le gouvernement de l'Empire du Milieu, qui s'enorgueillit depuis peu de compter la plus large population d'internautes au monde, il importe de ne pas se laisser distancer et surtout, de ne pas manquer le virage de l'Internet faute d'adresses IP disponibles. En Europe, la question ne laisse pas non plus indifférent : fin mai, la Commission européenne affirmait en effet sa volonté de sensibiliser opérateurs et pouvoirs publics à la question afin que 25% du réseau soit passé à l'IPv6 avant 2010.