Nikopol fait Choublanc ?
Avant de parler du jeu en lui-même, il est important de préciser clairement les choses, notamment aux amateurs des bandes dessinées d'Enki Bilal. En effet, si Nikopol : La Foire Aux Immortels se focalise sur le premier volet de la fameuse trilogie, il n'en est pour autant pas une véritable adaptation. Les développeurs indiquent d'ailleurs que leur jeu n'est qu'inspiré du scénario d'Enki Bilal. De fait, les habitués de la bande dessinée ne connaîtront pas à l'avance ce qu'il se passe durant toute l'aventure et, de la même manière, ceux qui ne connaissent pas déjà Nikopol n'auront pas l'impression d'arriver comme un cheveu sur la soupe, ne comprenant rien aux événements racontés.Les développeurs ont utilisé une mise en scène « BD » pour toutes les cinématiques
Du coup, il n'est même pas question d'incarner le héros de la bande dessinée, Alcide Nikopol, mais son fils, un peintre sans le sou qui met ses talents au service d'un groupuscule religieux qui tente de s'opposer au dictateur Choublanc. En outre, si le Paris de 2023 est, comme dans la bande dessinée, divisé en deux arrondissements et si les lieux visités par le joueur sont directement issus de l'œuvre de Bilal (l'appartement du héros, le cimetière de Gorgon, le métro, la Tour Montparnasse et l'Élysée), divers changements ont été opérés. Le gouvernement fasciste de Jean-Ferdinand Choublanc s'est transformé en dictature religieuse et, en tant que joueurs, nous aurons à sauver la vie de notre père.
Les développeurs ont adopté une représentation en vue subjective et le joueur doit donc parcourir des planches graphiques très réussies pour découvrir les objets ou les issues nécessaires à sa progression. Via la souris, il est possible de faire pivoter l'ensemble sur 360° et ainsi découvrir l'intégralité du lieu dans lequel on se trouve. En faisant glisser le pointeur de la souris un peu partout à l'écran, on découvre les éléments interactifs, les objets et les possibilités de déplacement alors qu'un inventaire s'active le plus simplement du monde avec le bouton droit de la souris. Une interface simplissime donc qui permet à l'ambiance de s'installer et au joueur de se concentrer sur les énigmes.
Véritable talon d'Achille du jeu, les énigmes sont tantôt trop corsées, tantôt trop simples
Reprochons d'ailleurs à Nikopol un petit souci à ce niveau et les développeurs semblent avoir eu toutes les peines du monde à équilibrer les choses. Ainsi, la réalisation graphique, le dessin des personnages et l'intégralité des décors permettent véritablement de redécouvrir avec un bonheur certain l'œuvre de Bilal. Hélas, l'atmosphère ne parvient jamais à s'installer complètement, car le joueur est sans cesse « gêné » par des énigmes reposant sur de la logique pure et que certains joueurs trouveront sans aucun doute crispante. Le niveau de difficulté est quelque chose de très subjectif, mais de nombreux aventuriers seront à n'en pas douter bloqués sur ces puzzles.
Conclusion
Correct dans le bon sens du terme, voilà comment nous pourrions résumer cette Foire Aux Immortels. Bien réalisé et doté d'une véritable ambiance, le titre de White Birds souffre toutefois d'un net problème d'équilibre : trop facile et trop court pour les habitués du point & click et les esprits les plus logiques, il risque de faire tourner en bourrique ceux que les puzzles mathématiques énervent au plus haut point. Malgré tout, le principe de petites séquences « action », la réussite de l'adaptation et la progression très réussie du scénario nous laissent assez bonne impression aussi nous attendons avec une certaine impatience le retour de Nikopol pour le second opus de la trilogie d'Enki Bilal.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le