A l'heure où Wall Street et les places boursières mondiales font grise mine, Bruno Piers de Raveschoot, vice-président et directeur Europe d'Actimize, filiale du groupe israélien Nice Systems, précise les atouts du fournisseur de logiciels de gestion des risques transactionnels pour institutions financières (prévention des fraudes, lutte contre le blanchiment d'argent, conformité).
AB - Bruno Piers de Raveschoot, bonjour. Pouvez-vous brièvement présenter votre parcours ?
BPR - Ma formation et mon expérience sont centrées sur la banque d'investissement et le logiciel métier, dans ce cadre j'ai obtenu un Master à l'université de Dallas, Texas, et un MBA à la London-Business School. Avant d'intégrer Actimize, j'ai été banquier au Crédit Suisse First Boston (CSFB) et j'ai occupé le poste de vice-président en charge des ventes de Poet Software, un éditeur allemand spécialisé dans la gestion de catalogues électroniques B2B.
AB - Comment a évolué Actimize en termes de stratégie et de résultats depuis sa création en 2000 ?
BPR - Les deux premières années d'activité ont été difficiles. Par la suite, nous avons atteint la rentabilité et nous nous sommes développés et diversifiés à l'international (Italie, Portugal, etc.) L'été 2007, plutôt qu'une entrée en bourse, nous avons préféré l'offre de rachat à 280 millions de dollars environ présentée par Nice Systems, fournisseur de solutions de gestion des performances et d'analyse des interactions pour les entreprises. L'acquisition a été finalisée en octobre de la même année. Concernant les résultats du groupe, Nice a généré 155,3 millions de dollars de revenus non-GAAP au second trimestre 2008 (+22,2% par rapport à la même période en 2007) et un bénéfice net non-GAAP de 24 millions de dollars (+21,3% sur un an).
(NDLR : Le cabinet d'étude Gartner estime que la société Actimize a généré près de 40 millions de dollars de revenus en 2007, ce qui représente une croissance de 50% par rapport à 2006. Actimize tablerait sur une croissance de 30% cette année.)
AB - Quelle est la part d'Actimize sur un marché du logiciel de gestion des risques transactionnels où s'activent des acteurs comme l'irlandais Norkom et le hollandais NetEconomy ?
BPR - C'est très difficile à dire, car ce marché est très large. Si l'on se concentre sur les solutions de prévention des fraudes, de lutte contre le blanchiment d'argent et de conformité à l'attention des institutions financières, Actimize, au côté des acteurs que vous avez cité, compte parmi les vendeurs de référence de ce segment en croissance.
AB - Quels sont les atouts techniques et fonctionnels des solutions phares d'Actimize ?
BPR - Notre gamme s'appuie sur une architecture trois tiers : un serveur analytique - nous n'avons pas besoin d'un entrepôt fixe de données pour fonctionner ; un outil de gestion des règles personnalisable (Visual Modeler) qui gère les interactions entre le serveur (Analytics Intelligence Server) et le gestionnaire (Risk Case Manager) ; un gestionnaire en client léger orienté gestion des risques et lutte contre la fraude.
AB - Supposons que je sois une banque de détail et que je souhaite implémenter la technologie Actimize. Sur quel budget dois-je tabler ?
BPR - Il faut compter de 1 million à 1,2 million d'euros.
AB - Vous comptez parmi vos clients Le Crédit Agricole en France, Dresdner Kleinwort (DKIB) en Allemagne, Bank of America, qui a confirmé acquérir Merrill Lynch, et Lehman Brothers aux Etats-Unis. Lehman a demandé, le 15 septembre 2008, à être placée sous la protection de la loi US sur les faillites, le chapitre 11. Cette annonce a entrainé les marchés dans la tourmente. Dans quel état d'esprit Actimize aborde la crise financière actuelle ?
BPR - Nous n'avons pas encore de communication à faire sur le sujet. Je peux simplement vous dire que, bien que le contexte actuel soit difficile, nous restons sereins.
AB - Bruno Piers de Raveschoot, je vous remercie.