Mutation d'entreprise et crainte du licenciement. Depuis plusieurs semaines, le spécialiste français des solutions de sécurité thales fait face à la colère de ses salariés d'Aix-en-Provence. Entamée le 22 septembre dernier par une grève d'une heure par jour, la contestation s'est peu à peu amplifiée. Les salariés, soutenus par les syndicats (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, FO), s'opposent à la cession de leur agence à l'entreprise concurrente Osiatis, en raison d'un manque d'informations fournies à leurs élus (convention collective, pérennité de l'emploi). Ils craignent « un plan social déguisé ».
En effet, selon les syndicats, « la direction de l'entreprise répond par l'intransigeance en imposant la consultation du CCE le 15 octobre (NDLR: un "fait inédit" pour Thalès, selon les syndicats), et renie les engagements pris dans le cadre d'accords du groupe. D'une part, l'expertise mandatée par le CCE démontre que l'avenir des salariés d'Aix en Provence n'est pas garanti par cette opération et d'autre part, le groupe Thalès aurait comme projet la cession d'une partie de ses activités d'infogérance (environ 500 salariés) ». Afin de faire aboutir leurs revendications, les salariés font grève depuis le 9 octobre 2008, et compte, « sans signe significatif de la direction », renouveler leurs actions dans les prochains jours.
« Cette cession n'est pas viable. La branche infogérance d'Aix va être céder à une entreprise qui n'a même pas de commerciaux pour vendre ses services, déclare un chef de projet et délégué syndical CGT chez Thalès. Pourtant, nous traitons avec de gros clients comme le Conseil général, le CEA ou encore le Cirad de Montpellier », insiste-t-il.
Parallèlement, Thalès, qui vient tout juste d'ouvrir en France un centre dédié aux solutions de sécurité, a annoncé que l'acquisition de la société britannique nCipher (50,7 millions£), un fournisseur de produits cryptographiques destinés à la sécurisation de données sensibles, était effective depuis le vendredi 10 octobre 2008. Infogérance contre solutions de sécurités, Thalès semblerait avoir fait son choix. Reste à savoir quel avenir le groupe réserve à ses salariés.