Fondateur de Prizee, tristan-colombet revient sur le succès de ce spécialiste des jeux par internet et évoque ses ambitions dans un secteur marqué par une intensification de la concurrence et l'arrivée prochaine des jeux d'argent.
JB -Tristan Colombet, bonjour. En moins de dix ans, Prizee a réussi à construire un véritable groupe autour des jeux en ligne. Quelle a été votre recette ?
TC -Bonjour Jérôme. Prenez un grand saladier et versez-y une bonne centaine de jeux casual « maison ». Incorporez-y un univers riche et coloré composé de héros et de méchants attachants capable de séduire de 5 à 85 ans . Ajoutez 10.000 cadeaux par semaine et saupoudrez le tout de quelques pincées de valeurs fortes : qualité, éthique, sécurité. Il ne vous reste plus qu'à passer le tout au four, thermostat 140 collaborateurs talentueux, et voila Prizee !
Plus sérieusement, nous avons toujours travaillé à développer une offre riche tout en restant suffisamment large pour conquérir un public varié. Les principales clés de notre croissance reposent tout d'abord sur une offre tout-intégré. Nous avons internalisé la totalité des processus clé de notre cœur de métier, de la conception des jeux, des cadeaux et de l'univers jusqu'à la logistique et les relations clients.
D'autre part, la croissance de notre audience n'est pas due à la publicité mais à plus de 90% grâce au bouche-à-oreille, aux sites de fans. Nos joueurs ont été les meilleurs prescripteurs de notre offre. Il est certain que l'expédition massive de petits cadeaux, y compris à nos joueurs gratuits, largement majoritaires sur le site, n'est pas étrangère à l'efficacité de cette viralité.
Nous avons enfin pu compter sur la force de développement de l'univers Prizee. Aujourd'hui présent au cœur de chacun de nos jeux et de nos cadeaux, les mascottes du site ont développé un « affect » particulièrement fort. Bubulle, la mascotte historique du site a aujourd'hui dépassé les 50% de taux de reconnaissance auprès des internautes français, toutes catégories confondues.
C'est le succès de cet univers qui nous a ensuite poussé dans la volonté de le développer. La marque Prizee à aujourd'hui déjà commencé à se décliner dans l'édition avec l'album « Toudou et la Plante Magique » ainsi que dans la restauration avec le nouveau concept « Prizee Café » dont le premier établissement est déjà ouvert depuis quelques mois.
JB -Que représente aujourd'hui votre activité en termes de chiffre d'affaires et de marge ?
TC -L'activité du site a généré 13 Millions d'Euros de chiffre d'affaire l'année dernière pour un résultat net de 13 %. Nous avons entamé cette année la transition vers notre tout nouveau produit, Prizee 2009, qui sortira en février prochain. Ce nouveau site est le fruit de 2 ans de travail et nous avons beaucoup misé sur lui. Grâce à l'apport d'une toute nouvelle structure taillée pour la croissance, la modularité et l'international et grâce à l'ajout d'un nouveau contenu totalement immersif, interactif et communautaire, notre plan à 3 ans prévoit d'atteindre un minimum de 30 Millions d'Euros de Chiffre d'Affaire.
JB -Des groupes comme BestOfMedia, Rentabiliweb ou Hi-Media se positionnent sur les jeux occasionnels. A l'inverse, pourriez-vous élargir votre périmètre d'activité à l'édition ou l'audiotel ?
TC -Ce n'est pas notre vocation, nous souhaitons rester concentrés sur notre cœur de métier. Du fait de son exceptionnelle croissance, le secteur du casual gaming est à lui seul un territoire extrêmement vaste et qui ne cesse de s'élargir en développant des segments de plus en plus pointus. La barrière à l'entrée est plus difficilement perceptible que sur d'autres secteurs mais elle n'en est pas moins bien présente et ne cesse de s'élever. Elle se focalise aujourd'hui sur des aspects tels que la régulation des mécaniques jeux, monétisation et adaptation du contenu par analyse comportementale temps réel.
Nombre d'acteurs se lancent mais il s'agit le plus souvent de portails basiques de jeux agrégés. Excepté sur des segments pointus, je ne pense pas qu'il reste encore beaucoup de places à prendre sur le secteur pour de nouveaux entrants.
JB -La libéralisation des jeux d'argent est annoncée pour l'été 2009. Comptez-vous vous positionner sur ce marché ?
TC -Ce n'est pas dans nos intentions. Outre la non-adéquation de notre image éthique et familiale et vis-à-vis de ce secteur, il s'agit d'un tout autre métier que le nôtre. En outre, la barrière à l'entrée va être de toute évidence financièrement très élevée. Les mieux placés pour profiter de cette libéralisation sont les gros acteurs du secteur déjà très présents à l'international dont les produits sont déjà prêts et qui pour certains n'ont même pas attendu le feu vert du gouvernement pour attaquer le marché français.
JB -Comptez vous garder votre profil actuel ou pourriez-vous procéder à des acquisitions en France ou à l'étranger ?
TC -Le groupe Prizee a la chance d'être encore totalement indépendant au capital. Nous avons réussi à auto financer notre croissance pendant ces 8 premières années.
Nous ne prévoyons pas d'acquisition à court terme, mais nous sommes attentifs à la concentration déjà en route du marché. Nous n'excluons pas une prise de position sur d'éventuelles opportunités réellement stratégiques pour nous.
JB -Tristan Colombet, je vous remercie.
Tristan Colombet, Prizee : « Notre succès est dû au bouche à oreille »
Publié le 04 novembre 2008 à 16h07
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