« Chronique des survivants »
Comme nous vous l'avons rappelé en introduction, le pitch à la base de Left 4 Dead est on ne peut plus simple et reprend le concept mis en place par certains réalisateurs tels que George A. Romero. Quatre survivants sont effectivement « perdus » au beau milieu de hordes de zombies qui ne demandent qu'à les mettre en pièces. En début de partie, le joueur doit choisir quel survivant il souhaite incarner : cela va de Zoey, la jeune femme du groupe, à Francis, le biker, en passant par Bill, le vétéran de toutes les guerres, et Louis, l'indispensable noir de service. Les personnages répondent ainsi aux stéréotypes propres au genre du film d'horreur de série B et cela tombe plutôt bien puisque les quatre campagnes imaginées par les développeurs peuvent être prises comme autant de courts-métrages horrifiques.Construites sur le même canevas simplissime, les campagnes se prennent en main immédiatement
Intitulées 'Sans merci', 'Arrêt de mort', 'Trous d'air' et 'Sanglante moisson', ces campagnes débutent toujours dans un lieu relativement protégé à partir duquel on doit d'abord faire le plein d'équipement : une arme lourde (fusil à pompe, d'assaut ou de précision...), une arme de poing, un kit de soin et de l'explosif... Il faut savoir rester léger pour échapper aux zombies ! En mode solo, le joueur incarne un seul personnage, mais les trois autres sont interprétés par l'intelligence artificielle afin que, quel que soit le mode de jeu, l'équipe des survivants soit toujours au complet. Le « plein » effectué, il est possible de se lancer à l'aventure et de traverser les cinq chapitres que compte chaque campagne jusqu'au point d'extraction.
Hunters et witch ne vous disent rien ? Il nous faut préciser qu'à côté des zombies classiques que quelques balles ajustées suffisent à éliminer, il existe des créatures spécifiques. Ainsi, le hunter est un zombie rapide, capable de bondir sur ses proies au moment le plus inattendu et d'infliger d'importants dégâts. La witch est une véritable plaie qui a tendance à réagir à la lumière. En sa présence, il convient de la jouer « passe muraille », car elle est aussi puissante que résistante. Les zombies peuvent également compter sur le boomer, un gros balourd que l'on tue d'une balle, mais qui explose en mourant, blessant tout ce qui se trouve à proximité. Ce lourdaud crache en plus de la bile qui est idéale pour attirer tous les zombies alentour !
Witch, tank et boomer sont quelques-uns des joyeux amis de Left 4 Dead
Enfin, les zombies ont dans leurs rangs le smoker et le tank. Le premier est un sournois qui se planque pour mieux attraper les survivants avec sa langue et les amener jusqu'à lui afin de leur faire passer un sale quart d'heure. Le tank est le costaud de la bande. Sorte de « boss de fin de niveau », il est doté d'une résistance remarquable et d'une force de frappe sans équivalent : les survivants ont intérêt à faire front, ensemble, pour le vaincre sans y laisser leur peau. Vous noterez au passage l'habile transition pour parler de la spécificité qui fait une partie du charme de Left 4 Dead : le mode coopératif. Très à la mode en ce moment, cette option permet tout simplement de joindre les services de trois autres humains pour faire les campagnes du jeu.
« What's in your head ? »
Dans ce mode coopératif, Left 4 Dead prend vraiment une dimension exceptionnelle et les amateurs se surprendront à jouer des heures durant sans interruption, mais le plus fort reste à venir avec le mode versus, véritable cerise sur un gâteau déjà fort goûteux. C'est dans ce mode que Left 4 Dead se met à concurrencer le fameux Counter-Strike. En effet, une équipe de joueurs prend en main les survivants alors qu'une seconde équipe entre dans la peau des zombies pour des affrontements avec inversion des rôles à intervalles réguliers. On regrette bien sûr que seules deux des quatre campagnes soient disponibles dans ce mode, mais la qualité des niveaux et l'ambiance sont telles que l'on n'a guère de doute sur la durée de vie : un peu comme si on se limitait aux meilleures cartes de Counter-Strike justement.
Il est possible de surprendre les zombies de bien des manières, mais attention au « tir ami »
Du côté des survivants, la donne ne change pas vraiment en mode versus, disons simplement que contrôlés par de vrais joueurs, les zombies deviennent alors simplement diaboliques et il est très difficile d'avancer un tant soit peu au travers des niveaux. On essaye donc de faire de son mieux, d'engranger un maximum de points avant de prendre sa revanche dans la peau des zombies. Là, nous débutons en tant que spectateurs, le jeu nous dit quel zombie nous allons incarner. Le but est alors de trouver le meilleur emplacement pour apparaître tout en restant relativement loin des survivants et en dehors de leur champ de vision. L'endroit adéquat trouvé, on peut apparaître et se lancer sur les pauvres humains. Toute la subtilité de la chose tient dans l'utilisation des pouvoirs spéciaux des zombies.
Si la réalisation graphique est correcte, du côté de la bande-son, les choses sont nettement plus réussies. Les bruitages sont là pour mettre dans l'ambiance et la musique, quoique très discrète, souligne bien les actions les plus chaudes. Rien à redire donc si ce n'est quelques petits lags et quelques très légers soucis en multijoueur, mais connaissant la réactivité de Valve (observée sur Team Fortress 2 notamment), les choses ne feront que s'arranger. On peut d'ailleurs très certainement en dire autant du contenu. Les développeurs ont déjà indiqué à plusieurs reprises qu'ils ne comptaient pas s'arrêter au contenu proposé de base et même si celui-ci est suffisant pour jouer d'innombrables heures durant, on peut espérer des nouveautés dans les semaines à venir.
Prévenez les âmes sensibles : dans Left 4 Dead le sang coule à flots !
Conclusion
En dehors de la petite réserve faite à l'encontre du nombre de campagnes en mode versus (deux seulement), il n'y a pas grand-chose à reprocher à ce Left 4 Dead. Valve signe une nouvelle fois un grand jeu qui répond en tous points à nos attentes et qui devrait faire date. En mode simple joueur, la durée de chaque campagne (trente à quarante minutes) est un peu juste, mais la rejouabilité est au rendez-vous et ce, même si le jeu repose sur ses modes multijoueur. Le coopératif est un bonheur de tous les instants et le versus est encore meilleur. L'acquisition d'un micro / casque est pour ainsi dire obligatoire à moins que vous n'ayez la chance de pouvoir jouer à huit dans la même pièce ! Un titre à ne manquer sous aucun prétexte... au moins dans sa version PC. Sur Xbox 360, le même bonheur est présent à chaque minute de jeu, mais la somme demandée par Valve nous semble un peu exagérée (hélas c'est une habitude) pour un jeu qui risque de ne pas bénéficier du même suivi.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le