En attendant la sortie des premières offres de TV mobile à base de DVB-H, opérateurs, éditeurs de chaînes et partenaires techniques réfléchissent déjà au développement de services interactifs qui pourront être proposés aux mobinautes.
Car l'avantage du mobile par rapport à des solutions DVB-T traditionnelles est justement d'avoir une voie remontante (3G, WiFi) permettant d'interagir avec les contenus proposés à l'écran. De quoi ne pas rester passif devant le petit écran de son mobile. C'est pourquoi le CSA a lancé le 1er avril 2008 une consultation sur le développement des services interactifs pour la TMP. Ce sont au total 15 contributions qui ont été reçues, des 3 opérateurs mobiles au Forum TV Mobile en passant 6 éditeurs de chaînes (TF1, France Télévisions, Canal+, M6, Lagardère Active et NRJ 12) ou par des fournisseurs de solutions techniques dont V4x, Bluestreak et Expway.
Pour TF1 par exemple, ces « services de données associées vont bénéficier de la puissance médiatique des évènements télévisés et profiter des habitudes existantes. A court terme, le contexte technologique complexe obligera les éditeurs à privilégier des services simples dans leur mise en œuvre ». En terme de modèle économique, ils pourront être facturés via 5 cas : un paiement à l'acte facturé par le fournisseur de services interactifs ou par le distributeur, un paiement d'un forfait facturé par le fournisseur de services interactifs ou par le distributeur (en plus de l'abonnement) ou un paiement d'un forfait de durée illimitée (life time) facturé par le distributeur, en sus du prix du terminal.
Du côté des opérateurs mobiles, SFR précise ne pas disposer « d'estimations précises concernant le volume financier du marché des services interactifs en télévision. Dans le cadre de sa plate-forme ADSL, SFR n'a pas à date développé de services interactifs autres que ceux nécessaires à la navigation dans les bouquets et à l'information programmes : EPG, Zapbande, Mosaïque, Liste, Contrôle Parental, ... ». Et concernant le modèle économique choisi pour développer des services interactifs, SFR reste encore assez évasif. « Ils pourraient être gratuits, ou facturés à l'acte ou au forfait comme tout service mobile, selon la nature du service. Toutefois, nous ne disposons pas d'exemples concrets de ce que pourraient être ces services ».
Enfin pour la société Bluestreak, l'un des spécialistes du « rich media », « Une condition importante à la bonne réception de l'interactivité sur un parc hétérogène sera la liberté laissée sur la présentation de l'interactivité ». De même, ces services doivent également fonctionner en partie sur des terminaux non connectés. « Si tous les types d'interactivité ne sont pas pertinents, les informations contextuelles, pages HTML, et même certains liens http (dans le cas de terminaux non 3G, mais avec Wifi) doivent être pris en compte ».