Cette dernière avait rapidement confié à ce stagiaire expert-comptable de vingt ans qu'elle souhaitait se suicider, suite à leur rencontre sur un forum de discussion. Sortant d'une dépression au cours de laquelle il s'était renseigné sur Internet en envisageant de se donner la mort, il lui avait conseillé la morphine et lui avait indiqué quelle dose ingérer, comment falsifier une ordonnance pour s'en procurer et où se rendre pour mourir avant qu'on ne la trouve.
Le corps de la jeune fille avait été retrouvé inanimé le 5 décembre 2005 dans une forêt du Finistère. Le jeune homme, qui connaissait le lieu et la date du suicide, n'avait pas donné l'alerte. « J'ai pas envie que tu partes et pourtant c'est moi qui te donne les clefs pour t'en aller », lui avait-il envoyé par SMS peu avant sa mort.
Il a écopé d'un an de prison ferme et de trois ans avec sursis. La préparatrice en pharmacie, qui avait délivré la morphine, et la gérante du commerce ont quant à elles été condamnées pour homicide involontaire à de la prison avec sursis ainsi qu'à des amendes.
Véronique Fima, directrice générale d'Action Innocence, une association luttant contre les dangers d'Internet pour les jeunes, indique à l'AFP qu'elle regrette qu'il y ai « de plus en plus d'incitations ou de suicides ou de pactes suicidaires avec des jeunes qui se donnent rendez-vous sur Internet ». Elle espère que cette décision fera jurisprudence.