Grand Theft Video Game...
Le concept de Grand Theft Auto mérite-t-il vraiment que l'on y revienne ? Depuis la sortie du premier volet en 1997, les choses n'ont pas fondamentalement changé, même si la mise en scène, elle, est aux antipodes de ce que l'on a pu connaître par le passé. Ainsi ce GTA IV débute avec l'arrivée au port de Liberty City d'un navire marchand comme un autre... À son bord, un certain Niko Bellic qui a été contraint de fuir sa Serbie natale pour de sombres histoires avec un dénommé Bulgarin, mais vous aurez le temps d'en savoir plus tout au long de l'aventure, car le propre de ce Grand Theft Auto c'est bien de raconter une histoire. Oh certes, elle n'est pas bien originale, mais la mise en scène est excellente.Quoique parfois un peu trop sérieux, le scénario regroupe une belle galerie de personnages
Très progressivement, dans le plus pur style Rockstar, elle nous permet de découvrir des personnages hauts en couleurs, des univers faits de criminels parfois amusants, souvent abjects, mais toujours prêts à nous « rendre service »... Au moins avec des amis comme eux, notre brave Niko Bellic n'a pas besoin d'ennemis ! Ils sont effectivement toujours prêts à se tirer dans les pattes et ces coups bas sont l'occasion de nombreux rebondissements qui ravivent sans cesse l'intérêt de cette histoire de gangsters. Niko débute tout en bas de l'échelle aux côtés de Roman, son cousin le « fort en gueule », et doit nouer un maximum de contacts afin de se faire un nom et de vivre à sa façon le rêve américain.
Si cela conduit parfois le joueur à des missions plus délicates, il n'est jamais question de bloquer comme une andouille, de se retrouver face à un cruel game over. Une mission ratée nous donne toujours la possibilité de la recommencer afin de mieux s'en sortir alors que la mort nous conduit en fait à l'hôpital du coin à partir duquel il est possible de repartir moyennant une petite baisse de notre pécule. Attention toutefois à ne pas se faire serrer par la police : un tel événement est sans doute ce qui peut arriver de pire puisque le joueur est libéré sans la moindre arme sur lui. Il faut alors nécessairement se rendre chez un fournisseur et casser sa tirelire pour ne pas repartir tout nu !
Sans grande originalité, les missions sont suffisamment variées pour renouveler l'aventure
Sur le fond, rien de bien nouveau sous le soleil de Liberty City donc. Grand Theft Auto IV est, comme les précédents volets, un jeu d'action en vue à la troisième personne. Il nous propose toujours d'enchaîner les missions au service de types plus ou moins recommandables et il est toujours question de gravir un à un les échelons qui nous conduiront « au sommet ». Là où les choses changent, c'est dans le déroulement du jeu et si nous avons déjà parlé de la mise en scène tout simplement excellente, il nous faut maintenant aborder les incroyables sensations qui se dégagent de la ville. De mémoire de joueur, on a rarement eu l'impression de vivre véritablement dans une ville.
Un colosse aux pieds d'argile ?
Il ne faut pas plus de quelques minutes pour se prendre complètement au jeu et même si, chacune dans leur genre, les différentes phases de gameplay ne sont pas exemptes de reproches, ce n'est guère gênant. Ainsi, la conduite aurait pu être plus souple, les séquences de tir auraient gagné à être jouées en vue subjective et l'aspect aventure aurait profité de dialogues interactifs ou à choix multiples, mais il ne s'agit finalement que de détails et les progrès sont indiscutables depuis les précédentes opus : avec des phases de tir plus riches et plus complètes, des styles de conduite bien différents selon les véhicules « empruntés » et, surtout, une écriture plus efficace à tous les niveaux.S'il n'est pas le plus beau jeu du monde, GTA propose quelques jolis effets
Pour ne rien gâcher, la version PC profite de nombreuses améliorations par rapport aux déclinaisons consoles de ce Grand Theft Auto IV à commencer par le système de contrôles. Une fois n'est pas coutume, il est en effet possible de passer de la manette au couple clavier / souris sans débrancher quoi que ce soit. Mieux, les informations à l'écran changent en fonction du périphérique actuellement utilisé afin que le débutant ne soit jamais perdu. Durant les phases de conduite, il peut ainsi être plus agréable de jouer du joypad alors que la souris sera autrement plus précise pour aligner les ennemis... Mais tout cela n'est qu'une affaire de goût et, heureusement, Rockstar nous laisse le choix.
Une première mise à jour a été distribuée une quinzaine de jours après la sortie, mais, depuis, plus rien et les choses sont pourtant loin d'être parfaites. En premier lieu, il nous faut parler du nombre d'outils en place avant même le lancement du jeu : le Rockstar Social Club, le Games For Windows Live, la protection SecuROM, les outils C++ et .Net de Microsoft pour terminer, du côté des clients Steam, avec l'outil propre à la plateforme de Valve... Vous avouerez que ça fait un peu beaucoup de programmes résidents ! Problème, cela n'empêche pas le jeu d'être particulièrement instable, bien au contraire. Les choses se sont nettement améliorées avec la première mise à jour, mais on est encore loin du sans-faute.
Multi, éditeur vidéo et richesse du contenu ne compensent pas les « incertitudes techniques » de cette version PC
Ainsi, de nombreux joueurs sont aujourd'hui confrontés à des problèmes liés à la protection SecuROM, d'autres sont confrontés à des problèmes de gestion de la mémoire qui entraînent des retours au bureau de Windows. Enfin et ce n'est certainement pas le moindre des soucis, d'innombrables joueurs doivent faire avec une fluidité de l'animation plus que discutable qui, pour ne rien arranger, a tendance à se détériorer au cours de la partie. Sur certaines machines, il faut ainsi se résoudre à des sessions de deux / trois heures avant de relancer ce bon vieux GTA. Question puissance machine, les soucis sont d'autant plus regrettables qu'il n'existe ni démo jouable ni outil d'évaluation des performances.
Heureusement, la configuration recommandée au dos de la boîte semble réaliste et pour profiter convenablement du jeu (comprenez avoir un niveau de détails plus élevé que sur consoles en 1680x1050), il faut viser le Core 2 Duo 2,4 GHz épaulé par au moins 2 Go de mémoire vive, une carte graphique de type GeForce 8800 ou Radeon 3870 et un contrôleur Xbox 360 pour les adeptes de la manette de jeu. Même ainsi, Grand Theft Auto peut être capricieux et nous conseillons de rester sous Windows XP 32 bits afin de mettre toutes les chances de son côté. En l'absence de démo jouable, il n'est cependant pas possible de savoir si le jeu passera correctement sur votre machine. Malgré les qualités de ce Grand Theft Auto, c'est un problème que l'on ne peut laisser passer !
Conclusion
Sur le fond, Grand Theft Auto IV est un excellent titre tant sur Playstation 3 que sur Xbox 360, il n'y avait donc pas de raison que le plaisir de jeu ne soit pas au rendez-vous avec cette mouture PC. De fait, il nous faut reconnaître que l'aventure est vraiment prenante, le scénario correctement écrit avec des dialogues qui font mouche et des personnages plus intéressants les uns que les autres. La variété du gameplay est un autre point qu'il faut saluer et ce New York virtuel qu'est la ville de Liberty City est un véritable bonheur. L'un dans l'autre, toutes les conditions étaient requises pour faire de GTA IV un titre à posséder absolument sur PC. Hélas, mille fois hélas, les programmeurs de chez Rockstar se sont fourrés le doigt dans l'œil, et profond, avec leur adaptation. L'ensemble est gâché par une protection du genre « pénible », la stabilité du jeu est plus que sujette à caution alors que les exigences matérielles sont assez faramineuses. Le plus gênant reste quand même le fait que l'on ne peut être sûr, avant l'achat, que le titre fonctionnera correctement sur sa machine et ça, malgré le plaisir que nous avons ressenti en jouant, nous empêche tout simplement de vous le conseiller : en attendant une hypothétique seconde mise à jour ? Triste monde.Grand Theft Auto IV nécessite une connexion Internet pour procéder à l'activation du jeu.
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