SaaS, SOA, Cloud : tout pour les services. Alors que fleurissent les interrogations sur la façon de concevoir et gérer un système d'information, l'éditeur de solutions d'entreprises Oracle donnait, mardi 20 janvier 2009, une grand-messe à destination de tous ses clients utilisateurs. L'objectif? Revenir sur l'acquisition de BEA et encourager les investissements, même raisonnables, dans le domaine.
Tout juste un an après l'annonce du rachat de son concurrent BEA pour 8,5 milliards de dollars, le géant du progiciel a donc lancé son forum « Oracle Fusion Middleware », inspiré du « BEA Convergence Day ». Un évènement où étaient représentés nombre d'acteurs, dont Carrefour, le ministère de l'Éducation, BNP Paribas, la SNCF, Cap Gemini, par exemple. L'occasion de revenir sur l'intégration des produits BEA à l'offre d'Oracle ainsi que sur les tendances de fond, impactant l'organisation des systèmes informatiques, dégagées par Massimo Pezzini, vice-président du cabinet Gartner.
Pour lui, ce secteur est en pleine mutation, d'une part, à cause de la baisse des budgets due à la crise, d'autre part, grâce à l'apparition du cloud computing (ressources informatiques à la demande). Une tendance que Gartner aurait senti dès 1996. Elle serait directement liée à la montée en puissance des applications en ligne et à la demande (SaaS), qui devraient représenter 35% des nouveaux achats de logiciels d'entreprise en 2013 (contre 5% en 2008), elle même issue de la façon dont les entreprises font des affaires aujourd'hui : production et consommation de services. Des solutions complexes (gestionnaire de contenus et d'identités, processus métiers, outils collaboratifs... ) qui demandent de plus en plus de ressources.
En conséquence, la gestion des processus commerciaux (BPM) devrait être l'une des grandes préoccupations de l'année 2009, selon Massimo Pezzini. La mise en place d'environnements standardisés (.NET, J2EE ou LAMP) entre les composants hétérogènes des systèmes informatiques permettront à la fois d'économiser les ressources mais aussi, et surtout, de réduire les coûts (matériel, bande passante, énergie... ). La mise en place de caches (duplication des données) était, d'autres parts, l'une des piste évoquée. Comme d'ailleurs l'open source pour sa flexibilité et l'apparition de plateformes de gestion des transactions (XTP) pour les domaines critiques comme, par exemple, la finance et la recherche.
Pourtant, Massimo Pezzini n'a pas hésité à préconiser une transformation progressive des systèmes (ROI de 3 à 4 ans et plus pour les grands projets) étant donné le climat actuel. Une prudence de mise si l'on considère la polémique née de l'article « le SOA est mort; longue vie aux services » d'Anne Thomas Manes, du Burton Group.