Une ouverture raisonnée ? L'Encyclopaedia Britannica, encyclopédie de référence dont la première édition remonte à 1768, devrait prochainement laisser les internautes éditer certains des contenus de son site Web. Contrairement à Wikipedia, qui mise sur une auto-régulation des contenus par la communauté, Britannica devrait confier à une équipe d'éditeurs et de spécialistes la tâche de vérifier les modifications ou ajouts soumis par les internautes, qui se verront crédités pour leur participation.
Objectif avancé : animer le site Web, et fédérer autour de cette encyclopédie en ligne, dont le modèle repose sur un accès « premium », facturé 61,95 dollars par an, une véritable communauté d'internautes et de spécialistes. Pour autant, les pages Web de l'encyclopédie n'auraient pas vocation à se changer en un wiki collaboratif ouvert tel que l'est le site de la fondation Wikimedia.
« Wikipedia contribue à la diffusion de l'information, et de nombreuses personnes s'en contentent, comme unique source de référence, de la même façon que beaucoup de gens mangent chez McDonalds tous les jours », a déclaré au magazine Times Jorge Cauz, président de la société américaine qui édite aujourd'hui Britannica.
Un bouton « suggest edit », permettant à l'internaute de soumettre une modification d'un contenu existant aux éditeurs du site sera ainsi mis en place dans les jours à venir. La possibilité de suggérer de nouveaux contenus devrait également être proposée, mais plus tard, lors de futures évolutions du site. Les internautes dont les changements sont acceptés verront leur nom apparaitre sur la fiche concernée, mais il ne sera pas possible de consulter la liste des contributeurs, ou de suivre la chronologie des éditions successives apportées à une page.
Des vertus du travail collaboratif ? L'initiative qu'avait pour la première fois évoquée Britannica en juin 2008 fait ses débuts alors que Wikipedia vient une nouvelle fois d'être victime des travers de son modèle libre et ouvert, via la fiche consacrée au sénateur démocrate Ted Kennedy. Victime d'un évanouissement lors de la cérémonie d'investiture de Barack Obama, celui-ci a rapidement été déclaré mort, à tort, sur sa fiche Wikipedia, éditée à de multiples reprises dans la demi-heure suivant l'incident.
Jimmy « Jimbo » Wales, cofondateur de Wikipedia, propose sur une page publique de discussion, que soit mis en place un système au sein duquel tout changement apporté à l'une des fiches de l'encyclopédie devrait être approuvé par un utilisateur « de confiance » avant d'apparaitre en ligne. Un revirement auquel seraient favorables 60% des personnes ayant répondu à cette question, selon Wales. Alors qu'on pensait Britannica sur le point de suivre le modèle Wikipedia, n'est-ce pas le contraire qui risque de se produire ?