L'annonce selon laquelle un garçon de cinq ans avait poignardé sa soeur parce que cette dernière refusait de lui prêter sa console de jeux a rapidement fait grand bruit, tant l'affaire paraissait sordide. Rapporté par la presse locale, puis relayé par les agences, ce fait divers a vite égayé les pages de grands médias généralistes ou spécialisés qui tous, ou presque, l'ont rapproché d'une vieille querelle : les jeux vidéo, parallèles parfois exacerbés de la réalité, sont-ils ou non un facteur aggravant dans les cas de violence juvénile ?
Très vite, on découvre que la mère des deux enfants est en réalité l'auteur de ce coup de couteau. Suite à ce geste, elle aurait conditionné son fils pour que celui-ci se déclare coupable. L'enquête poursuit son cours, mais rien ne permet pour l'instant d'affirmer que les jeux vidéo ont un quelconque rapport avec ce drame. D'après les premiers éléments recueillis, rien ne permettait vraiment non plus de croire à la thèse du coup de poignard porté par l'enfant.
Que retenir de l'événement ? Une nouvelle fois, il démontre la propension des médias à rapidement se saisir d'un fait divers si celui-ci revêt un caractère sensationnel - travers auquel nous avons comme tant d'autres succombé - même si les circonstances de ce denier n'ont pas été avérées. Il souligne également la facilité avec laquelle on stigmatise le jeu vidéo, alors qu'il n'a jamais été possible de démontrer avec certitude que ce passe-temps suscite comportements violents ou dérives chez un jeune qui n'en avait jamais fait preuve auparavant.