Internautes français : 37% de pirates ?

Alexandre Laurent
Publié le 08 mars 2009 à 19h19
00076079-photo-emule-libre.jpg
Alors que l'Assemblée s'apprête à entamer, mardi 10 mars, l'examen du projet de loi « Création et Internet », une étude commanditée par le quotidien Metro à TNS Sofres suggère que 37% des internautes français téléchargent illégalement ou consomment des contenus obtenus par cette voie. Plus d'un internaute sur trois s'adonnerait donc, directement ou indirectement, aux joies du P2P et des réseaux associés, avec une préférence marquée pour la musique, puis les films, loin devant les séries ou les jeux vidéo.

20% de pirates en France ?

Avec 17,7 millions de foyers abonnés au haut débit, la France compte aujourd'hui plus de trente millions d'internautes, parmi lesquels 37% auraient donc déjà profité de contenus téléchargés illégalement, selon cette étude réalisée sur un échantillon de mille personnes interrogées en face à face. Ramenée à l'ensemble de la population des 18 ans et plus, la proportion tombe à 26% : 73% des Français seront donc restés jusqu'ici à l'écart du piratage.

Sans surprise, c'est chez les couches les plus jeunes de la population que cette pratique est répandue. 58% des sondés de moins de 35 ans confessent ainsi avoir déjà téléchargé (47%) ou utilisés (11%) des contenus illégaux, contre 30% des plus de 35 ans. Chez les 18-24 ans, la proportion monte à 57%. Au jugé, l'amateur moyen de téléchargement apparait donc comme un homme de moins de 35 ans, actif (35%) ou non (44%). 39% des personnes interrogées reconnaissant avoir déjà téléchargé habitent en ville. 39% également sont titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur.

012C000001965760-photo-etude-tns-piratage-mars-2009.jpg


Détail insolite : sur le plan politique, 21% des sondés qui disent télécharger ou profiter indirectement de téléchargements illégaux se revendiquent de l'UMP.

Au total, 20% des Français admettraient avoir déjà téléchargé illégalement sur Internet. La musique arrive en tête avec 18%, devant les films (13%), les séries TV (5%) et les jeux vidéo (4%). Chez les « internautes quotidiens », les usages sont sans surprise nettement plus marqués, avec 33% des répondants qui avouent télécharger de la musique, 24% des films, 11% des séries et 7% des jeux vidéo.

Une étude qui légitime l'Hadopi ?

Leitmotiv depuis le mois d'août : 450.000 films seraient téléchargés illégalement chaque jour en France. Avec cette nouvelle étude, le gouvernement dispose d'un argument supplémentaire pour justifier le projet de loi Création et Internet, visant à traiter la grande masse du piratage « de manière pédagogique et préventive », pour reprendre les mots de Franck Riester, rapporteur du texte.

Voté à une très large majorité au Sénat, le texte pourrait toutefois ne pas recueillir les suffrages de l'Assemblée nationale, dont les membres avaient déjà opposé une vive résistance aux modalités de son prédécesseur, la loi DADVSI.

La tâche du gouvernement n'aura rien d'une sinécure puisque même au sein de la majorité, la loi Hadopi soulève quelques dissensions. Afin de mettre toutes les chances de son côté, le ministère de la Culture a indiqué dimanche qu'il adresserait des courriers électroniques quotidiens à chaque parlementaire afin de lui expliquer les enjeux du texte. « Chaque lettre électronique comprendra le témoignage d'un artiste qui s'exprimera sur l'importance de la protection des droits d'auteur et le rôle de cette loi pour sauver la diversité culturelle », a indiqué la rue de Valois dans un communiqué cité par l'AFP.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Avertissement :

Bien que le téléchargement (direct ou en P2P) ne soit pas illégal en soi, il est interdit de télécharger des œuvres protégées par le droit d'auteur ou d’autres droits de propriété intellectuelle sans l’autorisation des titulaires de ces droits. Clubic recommande expressément aux utilisateurs de son site et aux tiers de respecter scrupuleusement ces droits ; étant rappelé qu’en France la violation des droits d’auteurs est constitutive du délit de contrefaçon puni d’une peine de 300 000 euros d’amende et de 3 ans d'emprisonnement (art. L. 335-2 s. CPI) et qu’il existe également des sanctions spécifiques en cas de contournement de mesures techniques de protection (art. L. 335-3-1 et L.335-3-2 CPI). En outre, le titulaire de l’abonnement à internet doit veiller à l’usage licite de sa connexion, sauf à s’exposer au risque de contravention de négligence caractérisée sanctionnée par une peine d’amende de 1 500 € pour les personnes physiques. En cas d’utilisation d’un logiciel P2P pour télécharger ou mettre à disposition des œuvres protégées par le droit d’auteur, sans autorisation, le titulaire de la connexion à internet pourra être destinataire de recommandations de l’Arcom et, en cas de constats répétés, être poursuivi sur le fondement de la contravention de négligence caractérisée. Plus d'informations sur le téléchargement illégal
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles