Eric Scherer, AFP : "nos clients médias traditionnels n’ont pas perdu de trafic"

Jérôme Bouteiller
Publié le 19 mars 2009 à 15h52
Directeur de la stratégie de l'agence-france-presse, Eric Scherer profite de l'annonce d'un accord entre Google et des agences de presse pour rappeler la stratégie de l'AFP en matière de syndication de contenu vis à vis de ces nouveaux médias et de ses clients traditionnels...

JB -Eric Scherer, bonjour. L'AFP fournit depuis déjà 10 ans ses contenus à de nombreux portails et médias électroniques. Quelle est votre stratégie en la matière ? Comment facturez vous ces contenus ?

00FA000001985852-photo-eric-scherer.jpg
Eric Scherer
ES -Les sites web des médias traditionnels, les nouveaux médias, les portails, les acteurs de la mobilité etc... sont devenus naturellement, depuis l'essor du numérique, des nouveaux débouchés pour les différents contenus de l'AFP. Les produits multimédias, en nette croissance, représentent aujourd'hui entre 10 et 15% de nos revenus commerciaux. Notre stratégie est d'accompagner nos différents clients (médias traditionnels et nouveaux médias) dans leur croissance et leur migration vers l'Internet et le numérique. Nos modèles de facturation sont extrêmement différents d'une famille de clients à une autre. La majeure partie est composée de revenus fixes de licences de contenus qui peuvent parfois s'accompagner de revenus tirés de partage de publicités en ligne.

JB -Comment travaillez vous avec Google ? Pourriez vous accepter un simple partage des revenus publicitaires sur Google News comme vient de l'accepter l'European Press Photo Agency ?

ES -Nous avons un contrat avec Google, qui a mis un terme à un contentieux sur la question du « copyright » de nos contenus sur le Web, et qui rémunère, depuis avril 2007, le travail des journalistes AFP. Il s'agit essentiellement d'une licence de certains contenus en ligne, assorti d'un partage théorique de revenus publicitaires, qui, lui, vient juste d'être mis en oeuvre.

JB -Selon vous peut-on néanmoins anticiper une sorte de "journalisme à la performance" avec un Google rémunérant directement des agences ou des journalistes, au dépend des média historiques ?

ES -L'AFP a depuis longtemps des accords de ce type avec d'autres grands acteurs du web, plus puissants que Google sur les news (NDLR : Yahoo, Orange, ...). Nous avons, par ailleurs, pris soin de vérifier régulièrement avec Google, tout au long de ces deux dernières années, l'évolution du trafic venant de Google News vers nos clients médias traditionnels. Non seulement, ils n'ont pas perdu de trafic, mais ils en ont même quasiment tous gagné. Encore une fois, l'accord trouvé il y a tout juste deux ans entre l'AFP et Google a mis fin à des actions en justice et rémunère le travail d'une énorme rédaction déployée dans le monde entier. Cette rédaction est au service de tous les médias clients, anciens et nouveaux.

JB -Eric Scherer, je vous remercie.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles