Successeur de Jean-Claude Mallet au poste de président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), Jean-Ludovic Silicani réaffirme sa décision en faveur du multi-fibre pour le Net à très haut débit dans un entretien accordé aux Echos.
« Il apparaît que le mécanisme de la concurrence par les réseaux est celui qui fonctionne le mieux (...) Les zones très densément peuplées concernent environ 5 millions de foyers (...) Sur ces 5 millions de foyers, 3 millions habitent dans des immeubles de plus de 12 logements ou accessibles via un réseau d'assainissement comme à Paris. Dans ces zones, un opérateur pourra demander, dès l'origine, à l'opérateur chargé par la copropriété du fibrage de son immeuble, l'installation d'une fibre supplémentaire qui lui sera dédiée », a souligné Silicani dans cet entretien paru mardi.
L'opérateur historique apprécie peu. D'après France Telecom, la décision d'installer plusieurs fibres dans les zones très densément peuplées, entraînera « des surcoûts allant jusqu'à 40%. » Jean-Ludovic Silicani, pour sa part, estime ce surcoût à 5% de l'investissement total, « qui sera à la charge de l'opérateur qui le demandera. » Le patron de l'Arcep a par ailleurs affirmé que « ces infrastructures serviront pour les cinquante prochaines années. »
Jean-Ludovic Silicani a insisté : « les recommandations européennes vont dans le sens du modèle proposé par l'Arcep. L'intérêt général, ce n'est pas l'intérêt d'un seul opérateur. Mais l'intérêt de France Telecom est aussi d'investir dans la fibre : il a déjà tiré des fibres près des immeubles desservant potentiellement plusieurs millions de foyers. Dès lors, quand l'opérateur historique affirme qu'il pourrait ne pas investir dans un réseau de très haut débit, contrairement à SFR et Free, cela me paraît plus relever d'une position tactique que d'un choix stratégique. »