Pour l'instant, la recette Deezer ne change pas : le site propose toujours en écoute gratuite un catalogue de plusieurs millions de titres, accessibles à la demande ou sous la forme de radios et de listes de lecture, composées par les équipes éditoriales ou par les internautes. Le site, à qui l'on reprochait parfois de ressembler à un sapin de Noël de publicités, profite en revanche d'un vrai lifting.
La page est désormais plus large, et la section dédiée à la musique adopte une formule classique à deux colonnes, formant une interface dont la structure n'est pas sans rappeler celle d'un certain iTunes. La dimension sociale du site est nettement plus mise en avant, avec un large espace réservé aux commentaires ou à la recommandation sur chaque fiche, d'album ou d'artiste. Les pages profil se dotent quant à elle d'un livefeed à la Facebook, tandis qu'une véritable messagerie interne fait son apparition.
Traditionnellement placé sur la droite, le lecteur audio se voit maintenant positionné en haut de page, sous la forme d'un bandeau assez fin, agrémenté de quelques nouveautés comme une visualisation des pochettes à la façon d'un coverflow, un égaliseur permettant également de gérer les transitions et différents modes de visualisation. Le service offre par ailleurs la possibilité d'exporter directement un morceau vers les principaux réseaux du moment, Facebook en tête.
La pub ne suffit pas
Aujourd'hui, Deezer tire ses revenus de la publicité, ainsi que du dispositif d'affiliation mis en place par Apple avec iTunes, grâce auquel il génèrerait aujourd'hui quelque 20.000 ventes par mois. Lancée début 2009, la régie publicitaire développée en interne subit l'impact de la crise économique, mais enregistre tout de même un chiffre d'affaires en croissance, indique Jonathan Benassaya, cofondateur de Deezer.
Le service devra donc se chercher de nouvelles opportunités de croissance, avec le lancement d'offres premium, et donc payantes, réservées, au moins dans un premier temps, aux téléphones mobiles : iPhone et Blackberry bien sûr, mais aussi Android, Samsung ou Sony Ericsson.Le premium (fonctionnalités et qualité supérieures) pourrait également être envisagé sur PC, « lorsqu'on une offre cohérente avec les attentes du marché aura été trouvée », ce qui selon Jonathan Benassaya, ne peut se comprendre que comme un abonnement à moins de dix euros.
Trois ans après son lancement, l'ex-BlogMusik a de toute façon gagné ses lettres de noblesse, et revendique une audience mensuelle d'environ 6 millions de visiteurs uniques en France (9 millions pour l'Europe).