Ubisoft : le piratage coupable des mauvais résultats ?

Kevin Crouvizier
Publié le 28 juillet 2009 à 12h21
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Comme le veut la tradition, Ubisoft vient de publier son bilan financier du dernier trimestre fiscal. Et autant dire qu'avec un chiffre d'affaires en baisse de 50,6% par rapport à la même période de l'année précédente, le soleil ne brille pas vraiment du côté de Montreuil. La baisse enregistrée par l'éditeur français est d'ailleurs supérieure de 12% par rapport aux estimations. Et si le climat économique actuel n'est forcément pas favorable, Yves Guillemot, le PDG du groupe, préfère pointer du doigt les mauvaises ventes de jeux sur Nintendo DS, qui ont baissé de 67% sur le dernier trimestre. Il parle également des résultats négatifs du fond de catalogue sur les supports Xbox 360 et Playstation 3.

« Nous connaissons actuellement un très net ralentissement de notre CA sur les ventes de jeux NDS, mais aussi sur notre fond de catalogue, le tout dans un contexte de marché plus difficile que prévu » a déclaré Guillemot. Cependant, le sémillant PDG d'Ubisoft se montre ensuite plus rassurant en précisant que « dans ce cadre, les bonnes ventes des jeux Wii combinés avec un lancement réussi de Call Of Juarez sont des éléments de satisfaction qui démontrent que les bons produits continuent à se vendre ».

Pour la première fois, Ubisoft part clairement en croisade contre le piratage sur Nintendo DS en accusant ce fléau comme étant le principal responsable du ralentissement des ventes.

« Le piratage est important et nous travaillerons à l'avenir pour inclure davantage de figurines ou de nouveaux éléments dans la boîte afin de palier à ce problème. Dans ce sens, nous avons effectué un sondage qui dit que nos consommateurs seront plus enclins à acheter des jeux plutôt que de les pirater. Nous observons une attitude différente entre les Etats-Unis et l'Europe à l'égard de la piraterie. ». Le but est donc simple : proposer une véritable valeur ajoutée à la version boîte pour inciter les possesseurs de NDS à revenir dans les rayons.

Pour Yves Guillemot, il s'agit d'une véritable épidémie qui est arrivée par l'Espagne. « Nous l'avons vu venir, pays par pays [...] Cela semblait alors se déplacer cette année avec un impact toujours plus néfaste sur la période de mars pour continuer durant l'été » constate Guillemot. Ubisoft travaille actuellement avec Nintendo pour stopper la piraterie en Europe, mais aussi aux Etats-Unis. « Ils ont réussi à la ralentir au Japon » précise Guillemot. D'ailleurs, c'est à cause d'un problème similaire que la firme avait délaissé pendant un certain temps le support PSP. « Etant donné qu'il existe de nouvelles façons de contrôler le piratage sur PSP, nous pouvons maintenant réinvestir sur cette plateforme » dit-il.

Ubisoft compte bien aller au front contre les pirates en mettant au point « une solution » permettant de réduire les effets négatifs du phénomène. « Au total, sur consoles de salon, le piratage est plutôt faible. Mais sur PC, il est très étendu. Nous travaillons sur un outil qui devrait nous permettre de réduire cela sur PC dès l'an prochain et probablement une partie de cette année ». Malheureusement, l'intéressé ne s'attarde pas davantage sur cet « outil » magique.

Ce matin à la bourse de Paris, l'action Ubisoft s'est effondrée de 21,70%.
Kevin Crouvizier
Par Kevin Crouvizier

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