Depuis lundi dernier, il est possible de déambuler virtuellement dans les rues de Berne ou de Genève par l'intermédiaire du service Street View de Google, déjà disponible en France ou aux Etats-Unis. Les internautes auraient selon le numéro un mondial des moteurs de recherche plutôt bien accueilli la nouvelle puisque Google Maps, par lequel on accède à Street View, aurait d'ores et déjà enregistré une progression de 80% du nombre de visites enregistrées depuis la Suisse.
Le service est cependant loin de faire l'unanimité. Au premier rang des mécontents, on trouve Hans-Peter Thür, Préposé fédéral à la protection des données (PFPDT), qui demande le retrait pur et simple de Street View, arguant qu'il portait atteinte à la vie privée des résidents suisses, dans la mesure où visages et plaques d'immatriculations n'étaient pas toujours correctement floutés.
Tout semblait pourtant bien parti. A l'ouverture du service, le Préposé fédéral assurait avoir « examiné de près le service » et « estimer que le traitement des données tel qu'il le prévoit est conforme à la loi sur la protection des données ».
« Une technologie de floutage est donc appliquée aux visages et aux plaques de voitures avant la publication. Comme les personnes photographiées ne sont plus identifiables sur les photos, la protection des données est garantie. Si vous avez malgré cela l'impression d'être reconnaissable dans Google Street View, vous avez la possibilité d'adresser une demande à Google afin qu'elle enlève la photo en question. », expliquait alors le Préposé suisse.
Problème : en Suisse comme dans d'autres pays, le logiciel d'anonymisation mis au point par Google présente quelques lacunes. Certains visages passent au travers du filtre et se retrouvent donc accessibles en ligne. « Le PFPDT exige de Google d'améliorer le service et d'assurer que les images publiées soient conformes à l'ordre juridique suisse. », déclare Hans-Peter Thür dans un communiqué. Il devrait rencontrer les représentants du moteur de recherche en début de semaine.