Annoncé simultanément sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360 en août 2008, Batman : Arkham Asylum a connu de légers retards, mais finalement rien de bien dramatique et c'est il y a un petit mois que les joueurs ont donc pu découvrir les nouvelles aventures de Bruce Wayne sur consoles. Loin d'être annulée, la version PC a effectivement connu un petit décalage supplémentaire afin, officiellement, de peaufiner l'intégration de certaines technologies supplémentaires.
« Quel sale mouchard ! Il gâche la surprise. »
Comme son nom l'indique, Batman : Arkham Asylum nous invite à découvrir les tréfonds du célèbre institut psychiatrique dans lequel sont internés la plupart des ennemis de l'homme chauve-souris. Si l'univers de Batman est fidèlement retranscrit, il ne faut pas s'attendre à une adaptation de quelque comic ou film que ce soit. L'inspiration du studio Rocksteady n'est d'ailleurs pas à chercher dans les longs-métrages de Christopher Nolan et le style adopté pour le jeu, quoique plus sombre que les romans graphiques illustrés notamment par Dave McKean, permet de retrouver quelques têtes connues des fans : Harley Quinn, Enigma, Bane, Joker, Zasz, Killer Croc, Gordon et Oracle notamment.Mais revenons-en au jeu et plus précisément à cet asile d'Arkham. Dès le lancement, nous entrons effectivement dans le vif du sujet. Une cinématique d'introduction nous permet de voir le fameux héros alors qu'il vient de capturer le Joker et qu'il raccompagne le dangereux criminel à l'asile afin qu'il ne nuise plus à la population. À leur arrivée dans le centre psychiatrique, nos deux compères sont entourés par des membres du personnel et entrent petit à petit dans les confins de l'institut. L'atmosphère se fait rapidement plus sombre et, malgré ses liens, le Joker ne perd pas une seconde pour narguer son monde en enchaînant plaisanteries et provocations : le décor est planté, l'ambiance aussi, assurément réussie.
Cette réussite nous la devons notamment à l'excellent doublage des principaux personnages, mention spéciale pour la voix du Joker, Pierre Hatet, que l'on connaît en particulier pour son travail sur la version française de Retour Vers Le Futur. Précisons que la version anglaise est présente sur le DVD (ou via Steam), mais qu'il faudra alors se contenter de sous-titres aussi dans la langue de Shakespeare, sauf bidouillage des fichiers. Dommage que les développeurs ne nous laissent pas plus souvent le « choix des armes », mais reconnaissons que la version française est de qualité. Une qualité que l'on retrouve de manière plus générale à tous les niveaux de la réalisation qui n'a évidemment rien à envier aux moutures consoles.
Au niveau visuel, Batman : Arkham Asylum utilise l'Unreal Engine d'Epic dont la réputation n'est plus à faire. Les textures sont fines et détaillées que ce soit pour les éléments du décor, pour les vêtements ou la peau des personnages. Univers de Batman oblige, les jeux d'ombres et de lumières sont particulièrement travaillés. Notons par ailleurs que contrairement aux versions console, il n'est pas question du moindre crénelage sur PC. Cela bien sûr, si et seulement si vous disposez d'une machine suffisamment puissante. À ce niveau et pour espérer jouer en 1680x1050 avec un maximum de détails, il faut viser le Core 2 Duo 2,4 GHz épaulé par 2 Go de mémoire vive et par une carte graphique GeForce 9800GTX / Radeon HD4770.
« As-tu jamais dansé avec le Diable au clair de lune ? »
Il convient toutefois d'apporter quelques précisions sur ce dernier point, car Batman : Arkham Asylum est compatible avec les technologies PhysX et 3D Vision de NVIDIA. Mieux, il est optimisé pour ces techniques. La première permet, c'est presque un pléonasme, de bénéficier d'effets liés à la physique. Concrètement, il s'agit d'améliorations visuelles qui nous font profiter d'une fumée qui réagit avec son environnement ou de drapeaux flottant dans des mouvements au naturel étonnant. Des feuilles peuvent s'envoler au passage de notre héros, diverses particules sont présentes lors des explosions et des carreaux tombent des murs à l'approche de la morgue par exemple pour plonger le joueur dans l'ambiance.L'une des scènes les plus chargées à ce niveau est celle où il faut vaincre l'Épouvantail, mais de manière générale, on apprécie vraiment l'intégration du PhysX tout à la fois plus subtile et plus efficace que dans des titres plus anciens comme Mirror's Edge. Dans Batman, le PhysX se repose sur deux modes : processeur - c'est votre AMD / Intel qui fait le travail - ou accéléré. Dans ce mode, c'est la carte graphique NVIDIA qui calcule les divers effets. Sans révolutionner notre aventure, les effets PhysX renforcent l'ambiance et apportent un surcroît d'angoisse au moment opportun. Il faut par contre faire une croix dessus si vous avez opté pour une carte graphique de marque ATI et c'est un peu le même problème avec la technologie 3D Vision.
Batman : Arkham Asylum est aussi l'un des premiers titres à avoir été développé, dans sa version PC, en prenant en compte les exigences de la technologie 3D Vision. Rappelons qu'il s'agit ici de proposer un rendu stéréoscopique pour un jeu plus immersif à condition de disposer du matériel adéquat. Ce dernier se compose donc d'une carte NVIDIA, mais aussi d'un écran 120 Hz compatible... et ils ne sont pas nombreux. Ces conditions remplies, les lunettes chaussées, les bons pilotes installés et le calibrage de la profondeur de champ effectué voilà que notre héros se détache de l'écran tout comme ses ennemis ou certains éléments du décor. Le mode 3D Vision est une franche réussite qui, combiné à PhysX, procure de toutes nouvelles sensations... bien agréables !
Dicté par les nouveautés technologiques qui touchent de plus en plus de titres, ce long intermède technique est maintenant terminé et il convient donc de nous intéresser au gameplay. En bon jeu d'aventure/action mêlant exploration, plateforme, infiltration et combat, Arkham Asylum joue la carte de la diversité. Le titre de Rocksteady joue aussi celle de la sécurité en reprenant les concepts des ténors du genre, mais « à sa sauce ». Ainsi, tout en lorgnant du côté de l'accessibilité, le gameplay demande malgré tout suffisamment d'adresse pour stimuler le joueur. En ce qui concerne l'accessibilité, citons les nombreuses indications à l'écran ou le mode de vue « détection » toujours là pour nous venir en aide.
« Où il trouve ses fantastiques jouets ?! »
Côté accessibilité toujours, il nous faut parler de ce que les développeurs ont baptisé free flow combat. Il s'agit d'une technique destinée à fluidifier les affrontements en permettant un enchaînement simple des attaques de Batman. Les coups se suivent sans arrêt notable, ce qui donne à l'ensemble une impression de continuité appréciable même si des joueurs critiqueront l'aspect un peu « automatique » de l'ensemble qui ne nécessite souvent que deux à trois touches. Une touche d'action principale, une pour l'esquive / saut, une pour la contre-attaque et une pour étourdir l'ennemi... Fort heureusement il faudra utiliser des approches différentes en fonction des types d'adversaires ainsi que de leur nombre.
Certains ennemis sont particulièrement résistants, d'autres sont lourdement armés et il faut bien sûr faire avec les inévitables boss qui pimentent de jolie manière certains niveaux. Notons aussi qu'il est souvent possible d'aborder les problèmes de plusieurs manières et si une attaque frontale est ici possible, il aurait été plus simple de faire le tour pour trancher la corde d'un lustre qui n'attendait que ça pour écrabouiller les vilains ! Batman dispose en outre d'un côté infiltration réussi et cet aspect furtivité (illustré sur notre vidéo commentée) offre une vraie variété, une vraie richesse. Notons enfin un aspect RPG avec des des points d'expérience à répartir pour améliorer la résistance de notre héros, ses compétences au combat ou ses gadgets.
Comment, effectivement, parler de Batman sans parler de ses gadgets ? À ce niveau là, on peut dire que notre héros est bien loti. Différents Batarangs, un grappin, un pistolet à gel explosif, une tyrolienne, un appareil de piratage, sans oublier la vision « Rayons X » ou la cape... il y a de quoi s'amuser d'autant que ces objets ont souvent plusieurs usages : le grappin peut aussi attraper les ennemis alors que le gel explosif sert de mine. Rocksteady n'est pas loin du sans-faute et seule la progression un peu linéaire est critiquable, encore que le studio permet à chaque joueur d'avancer à son rythme, en fonction de ses envies (chercher les bonus ou avancer dans l'histoire), sans jamais se lasser durant la quinzaine d'heures de l'aventure.
Conclusion
Sur le papier, Batman : Arkham Asylum avait tout de la licence facile alors que les longs-métrages inspirés de l'homme chauve-souris ont très bien marché au cinéma. Pourtant, Rocksteady ne s'est pas laissé aller à la facilité et, comme il l'avait fait sur consoles, le studio nous propose un très bon mélange d'aventure et d'action, un genre finalement assez rare sur PC. Beau, amusant, remarquablement mis en scène et doté d'un vrai travail d'écriture, Arkham Asylum est donc une vraie bonne surprise, plutôt généreux question contenu, sans tare particulière et à un prix très correct (40/45 euros). Un des meilleurs jeux adaptés d'un comic et tout simplement le meilleur Batman sorti à ce jour. C'est dit !Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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