Demain mercredi 30 septembre marque la fin du contrat entre le département du commerce américain et l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l'organisation chargée de superviser la gestion des suffixes Internet. Le rattachement de l'ICANN à un organisme américain a suscité de nombreuses polémiques. Ainsi la commissaire européenne Viviane Reding expliquait que l'échéance du contrat devait permettre de réfléchir à : « la privatisation totale de l'ICANN et sa responsabilité envers des autres ». Pour cette raison, Mme Reding demandait au président Barack Obama de se pencher sur une forme de gouvernance de l'Internet qui soit « plus transparente, plus démocratique et plus multilatérale ».
A quelques heures de l'échéance du contrat les autorités de Bruxelles ont renouvelé leurs demandes mais l'ICANN n'a toujours pas publié de détails officiels concernant les modalités du prochain contrat. L'indépendance totale de l'ICANN semble cependant peu probable. En effet, suite à la démission de l'australien Paul Twomey à la tête de l'ICANN, c'est l'américain Rod Beckstrom qui a pris les commandes au moins de juin dernier. Dans un lettre envoyée au Congrès des États-Unis, ce dernier expliquait vouloir mettre en place une relation à long terme avec le gouvernement local. Notons que l'ICANN détient également un autre contrat avec les Etats-Unis bien plus important. En effet, les accords IANA (Internet Assigned Numbers Authority), valides jusqu'en 2011, permettent à l'organisation de contrôler la racine Internet pour mettre en fonction les nouvelles extensions créées. Reste à savoir si tout en préservant ces accords le gouvernement américain autorisera une plus grande autonomie de l'ICANN.