Pas question de changer une formule qui gagne et comme chaque année à la mi-octobre, nous profitons de la sortie du nouveau Pro Evolution Soccer pour faire un point sur les jeux de football sur PC. FIFA 10 est arrivé en début de mois et Konami emboîte maintenant le pas à Electronic Arts. Cette année sera-t-elle enfin l'occasion d'apporter un peu de sang neuf pour des éditeurs qui se contentent de peu ces derniers temps ?
Et le foot ne prend pas de gants ?
Contrairement à d'autres genres, les deux principales simulations de football du moment sortent plus ou moins en même temps sur PC et sur consoles. Du coup, la comparaison est plus aisée, mais pas forcément à l'avantage de nos machines Windows... surtout dans le cas de FIFA 10. En effet, autant être clair d'entrée, il n'y aura pas de miracle du côté d'EA Sports et, graphiquement, FIFA PC reste très loin de ses grands frères next-gen. Cette année, le décalage entre PC et PS3 / Xbox 360 est d'autant plus gênant pour EA Sports que Konami au contraire a fait de gros efforts.Avant d'attaquer le gameplay, poursuivons donc sur l'aspect graphique pour féliciter Konami. Le Japonais ne s'est pas moqué de nous et les promesses d'améliorations visuelles sont tenues. Bien sûr, on ne comparera pas PES à des titres comme Crysis, mais la modélisation des visages, la prise en charge des effets de lumière et des éclairages ou le rendu de l'herbe sont réussis. Un coup d'œil aux captures qui émaillent cet article devraient suffire : FIFA se fait tailler en pièces par un PES 2010 PC que l'on n'est pas loin de nommer plus beau jeu de foot de tous les temps.
Hélas la beauté ne fait pas tout, même lorsque l'on parle de réalisation, et PES est moins à son aise dès lors qu'il est question d'animer notre petit monde. Les courses des joueurs sont moins réalistes et les attitudes caricaturales. FIFA 10, au contraire, a fait des progrès à ce niveau et les interceptions de balles sont d'une autre trempe. Un mieux qui ne peut cependant pas combler le fossé qui sépare aujourd'hui les deux réalisations graphiques : ses animations ont beau mieux soutenir la comparaison, FIFA est à des années lumières de son concurrent direct sur nos PC.
Au centre, la modélisation approximative de FIFA 10 est loin, très loin de la concurrence
Nous n'avons pas l'habitude de juger un titre sur sa seule plastique, mais le décalage graphique est tel qu'il ne permet pas d'apprécier le travail des développeurs dans les autres compartiments du jeu. Un travail pourtant bien réel et qui donne au gameplay de FIFA 10 un aspect parfois plus abouti. Ainsi et peu importe le niveau de difficulté choisi, les défenses sont plus rigoureuses sur le titre d'EA Sports. Il est plus aisé pour un arrière de stopper un attaquant et les offensives nécessitent davantage de construction pour aboutir.
« Les offensives en percussion sur PES sont un peu trop systématiques à notre goût, mais elles ont l'avantage d'être aussi spectaculaires que gratifiantes »
Le système de dribble à 360° de FIFA 10 est à ce titre intéressant dans la mesure où il donne un surcroît de fluidité à un jeu qui en manquait cruellement. De la même manière, l'inertie des joueurs est mieux maîtrisée. Sur les précédents FIFA, cette impression de lourdeur des joueurs était pénible. Si nous ne sommes pas encore complètement convaincus, il faut reconnaître que, cette année, ça passe mieux. Enfin, nous confessons un net mieux dans la gestion du placement des joueurs, ce qui contribue à donner aux parties un aspect plus réaliste.
C'est d'ailleurs cette orientation qu'a également choisi Konami, avec peut-être moins de réussite. Il faut dire que pour combattre les tendances de son intelligence artificielle, le Japonais a eu la drôle d'idée d'intégrer des cartes que l'on active / désactive selon que l'on veuille réfréner les velléités offensives d'un joueur, par exemple. En pratique, le système fonctionne correctement, au moins pour ces joueurs dont on souhaite limiter les échappées. Nous sommes plus circonspects quant au besoin de limiter le dribble de Ronaldinho ou les accélérations de Walcott.
La seconde technique pour modifier les intentions de son équipe en cours de match est à base de schémas tactiques et s'avère autrement plus convaincante. Sur ce terrain, difficile de faire son choix entre FIFA 10 et PES 2010. Les deux jeux nous donnent tous les éléments pour influer véritablement sur le comportement de notre équipe et changer la direction du match. Du côté de chez EA Sports, on louera une intégration plus évidente au fonctionnement des défenses alors que sur PES, aussi peu réaliste que cela puisse être, les attaques restent favorisées.
Nous parlons ici de manque de réalisme, car il faut bien reconnaître que les offensives en percussion sont un peu trop systématiques à notre goût, mais elles ont l'avantage d'être aussi spectaculaires que gratifiantes. En ce sens, elles renforcent l'avantage graphique de PES. Il en va de même pour la prise en charge des frappes et tous les aspects liés à la physique de la balle : FIFA 10 est sur PC encore très loin de son concurrent et un missile de 30 mètres d'un maître artilleur comme Gerrard sur PES n'a pas d'équivalent sur le titre signé EA Sports.
Si la technique est en faveur de PES 2010, on regrette vraiment la faiblesse des licences
EA Sports tombé dans le piège du hors-jeu...
Electronic Arts se rattrape encore une fois avec le contenu sous licence et il faut bien admettre que l'on ne comprend pas la politique de Konami à ce sujet. Peut-être ces licences sont-elles trop coûteuses, mais le fait que de nombreux championnats, pourtant majeurs (Bundesliga), sont aux abonnés absents alors que du côté de la Premier League anglaise, le mélange entre les équipes sous licence (Arsenal, Liverpool) et les autres (Everton en Merseyside Blue) est absolument ridicule. Ce manque de contenu se ressent en fait à tous les niveaux du jeu.Les compétitions proposées sont ainsi nettement à l'avantage de FIFA 10 qui propose un nombre d'équipes et de joueurs autrement plus important, même si Konami a fait quelques efforts, année de la Coupe du Monde oblige. Ainsi, de nouvelles équipes nationales (Afrique, Asie) font leur entrée, mais ces progrès restent timides. Côté FIFA, on dispose en plus de nombreux stades que l'on est censé reconnaître dès le premier coup de sifflet. Hélas, la qualité graphique d'ensemble ne favorise pas l'immersion et PES s'en tire finalement bien mieux, même avec ses stades génériques.
Heureusement pour EA Sports, la bataille de la bande-son tourne largement en faveur de FIFA 10. Les chants de supporters sont plus nombreux, plus variés et plus réussis que les tristes ambiances de PES 2010. Nous aurions aimé pouvoir en dire autant côté intervenants, mais les deux éditeurs n'ont pas l'air de vouloir faire beaucoup d'efforts à ce niveau et les deux paires de commentateurs sont nullissimes. Pour PES, l'arrivée du duo Margotton / Dugarry ne change rien à l'affaire : nos compères sont le plus souvent complètement à côté de leur sujet.
Terminons ce duel PC en parlant du mode multijoueur sur lequel nous n'allons pas nous éterniser, les changements par rapport à l'an passé étant tout simplement inexistants. Alors que la version console permet des affrontements à 10 contre 10, FIFA 10 sur PC se limite toujours à 2 joueurs quand PES se pratique à 4. Ce dernier s'avère aussi plus stable lors des parties via Internet, mais on regrettera quand même que Konami ne se montre pas un peu plus ambitieux quand on voit ce qui existe chez la concurrence sur console... Une limitation pas trop pénible au regard de la qualité et du plaisir que l'on ressent sur des matchs autrement plus convaincants.
Conclusion
Une fois encore, l'affrontement FIFA / PES tourne court sur PC. Alors que nous aimerions pouvoir conclure sur un duel beaucoup plus acharné, le match aura pour ainsi dire été à sens unique... au moins pour tous les éléments propres au gameplay de nos deux concurrents. Ainsi, FIFA propose toujours le contenu le plus abouti et dispose toujours des licences les plus nombreuses, mais la réalisation d'ensemble torpille une fois encore un jeu qui avait pourtant quelques cartes à jouer dans sa gestion des dribbles, des défenses et des gardiens. Plus spectaculaire dans le jeu, mais peut-être aussi un peu moins réaliste dans son approche, PES 2010 est surtout beaucoup plus agréable à pratiquer. Certes, les défenses se percent un peu facilement, mais l'aspect graphique des choses, la physique de la balle et le rendu des frappes sont sans commune mesure et, réalisme ou pas, là nous avons l'impression de jouer au foot !Ces jeux vous intéressent ? Retrouvez-les dans le
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D'abord FIFA 10 dans sa version PC...
... et ensuite Pro Evolution Soccer 2010