La rumeur était fondée. La Commission européenne a introduit lundi soir une objection formelle au projet d'acquisition de Sun Microsystems par Oracle pour 7,4 milliards de dollars.
L'Europe s'inquiète des potentielles répercussions d'une telle acquisition sur le segment des bases de données où s'activent les deux sociétés américaines. Sun, quatrième vendeur mondial de serveurs et acteur de l'écosystème open source, a fait l'acquisition en 2008 du système 'ouvert' de gestion de bases de données MySQL.
L'intégration de MySQL au portefeuille de solutions Oracle, spécialiste du progiciel et numéro un mondial des bases de données devant IBM DB2 et Microsoft SQL Server, risque de freiner la dynamique concurrentielle, selon les termes de l'exécutif européen.
A l'inverse, les Etats-Unis ont d'ores et déjà donné leur feu vert au rachat. Le Département US de la justice s'interroge aujourd'hui sur le bien fondé de l'objection européenne. Oracle, pour sa part, a déclaré dans un communiqué « la communication de griefs de la Commission révèle une profonde incompréhension de la concurrence dans les bases de données et de la dynamique open source ».
La communication de griefs de l'Europe ne présume pas de la décision finale de la Commission. Celle-ci a de sérieux doutes et pourrait accepter sous conditions le rachat de Sun par Oracle. Bruxelles s'est donnée jusqu'au 19 janvier 2010 pour rendre ses conclusions.